De sérieux doutes pèsent sur la viabilité d’un tel accord, les possibilités d’échapper à l’accomplissement des objectifs édictés étant nombreuses.
Une reconnaissance de haut niveau de l’importance de la biodiversité
Un mois quasiment jour pour jour après la clôture de la COP27 à Charm El-Cheick, c’est une autre COP qui vient de se terminer à Montréal, la COP15 Biodiversité. Cette conférence internationale dédiée spécifiquement à la biodiversité ne s’est pas tenue depuis 2018, l’épidémie de Covid-19 ayant empêché son pays hôte, la Chine, de l’accueillir. C’est donc à Montréal qu’elle a finalement eu lieu, mais toujours sous présidence chinoise. Un accord, que certains jugent non moins historique que l’Accord de Paris sur le climat de 2015, a été adopté : il oblige les gouvernements à protéger collectivement au moins 30 % des écosystèmes terrestres et aquatiques de la planète d’ici 2030.
Les signataires de l’accord (soit quasiment l’ensemble des pays, à l’exception des États-Unis et du Vatican), s’engagent à une « utilisation durable » de la biodiversité, de façon à ce que les espèces et habitats puissent continuer à fournir les « services » qu’ils fournissent à l’humanité, à savoir l’alimentation et l’eau potable. Les pays promettent par ailleurs de se partager équitablement les ressources offertes par la nature telles que les plantes utilisées par l’industrie pharmaceutique. Ils s’engagent aussi à protéger les droits des peuples autochtones. Ils promettent enfin de réformer les subventions nuisibles pour l’environnement pour un montant total de 500 milliards de dollars et veiller à ce que les fonds versés par les pays riches arrivent bien à destination.
The 🆕 global #Biodiversity Agreement will ensure that nature keeps sustaining communities & economies for the next decades
With the Paris Agreement, it paves the way towards a climate-neutral, #NaturePositive & resilient 🌎 by 2050https://t.co/vjEKtJmwuF#EUatCOP15 #COP15 pic.twitter.com/SgOD9wFDX1
— EU Environment (@EU_ENV) December 19, 2022
COP15 Biodiversité : l’Accord a été adopté en l’absence de consensus
Tout comme lors des COP dédiées au climat, lors de la COP15 Biodiversité les négociations n’ont pas été faciles. Après deux semaines d’ateliers et de négociations, la République démocratique du Congo s’est formellement opposée au texte proposé, mais le président chinois de la conférence n’a pas pris cela en compte, un choix que le représentant du Cameroun a qualifié de « fraude » et le représentant de l’Ouganda de « coup d’état ».
La création d’un nouveau fonds entièrement séparé, dédié à la protection de forêts primaires, demandée par le Brésil, l’Indonésie et la République démocratique du Congo, n’a pas été approuvée lors de cette COP15 Biodiversité. Il a néanmoins été décidé de créer un fonds auxiliaire au sein de la Global environment facility, le mécanisme onusien de financement des initiatives environnementales. Enfin, même si cet Accord de Kunming-Montréal ne comporte pas d’obligations légales pour les États, ils devront néanmoins soumettre leurs plans nationaux en matière de biodiversité à la COP et communiquer tous les ans sur les progrès accomplis.
A lire absolument
Désolé pour le côté négatif de ce commentaire, j’aimerais pouvoir être positif, mais comme d’habitude rien ne sera respecté y compris en France. Nos décideurs l’ont déjà démontré par une multitude d’actes destructeurs