COP16 : les pays riches fuient leurs engagements financiers pour la biodiversité

Alors que la COP16 sur la biodiversité se clôt à Cali, en Colombie, les tensions montent autour des questions de financement et d’équité dans le partage des ressources. L’objectif de protéger 30% des terres et des mers d’ici 2030, reste, quant à lui, très loin d’être rempli.

Rédigé par Anton Kunin, le 31 Oct 2024, à 10 h 10 min
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La question du financement des engagements pris à Montréal en 2022 est au coeur des débats. Les pays en développement réclament davantage de soutien, tandis que les nations riches se montrent réticentes à remplir leur part de responsabilité, y compris concernant le versement de contributions pour le Fonds mondial pour la biodiversité.

Fonds biodiversité : seuls 400 millions de dollars ont été recueillis sur les 20 milliards promis

Lors de la COP15 Biodiversité, qui s’est tenue à Montréal en 2022, les pays avaient signé un accord ambitieux. Ce « cadre Kunming-Montréal » fixe plusieurs objectifs, dont le fameux « 30×30 », qui vise à protéger 30 % des terres et des mers de la planète d’ici 2030. Bien que cet engagement mondial ait été accueilli avec optimisme à l’époque, deux ans plus tard, le compte n’y est pas. Le Fonds mondial pour la biodiversité, créé en 2022, n’est alimenté qu’à hauteur de 400 millions de dollars à ce jour, loin des 20 milliards par an qui avaient été promis en 2022.

Les entreprises, quant à elles, n’ont pas versé un centime à ce fonds. Il faut savoir que les pays du Sud, détenteurs de riches écosystèmes, réclament une juste compensation pour l’exploitation de leur flore par l’industrie pharmaceutique et cosmétique. Une contribution obligatoire de la part des entreprises est discutée, ce qui offrirait un potentiel nouveau financement pour les peuples autochtones, souvent en première ligne de la protection de la biodiversité.

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La biodiversité recule à la vitesse Grand V

Il faut savoir que la perte de biodiversité continue à un rythme alarmant à travers le monde, comme en atteste le déclin de 73 % des populations animales sauvages entre 1970 et 2020. Ce déclin est particulièrement dramatique en Amérique latine, où certaines populations ont chuté de 95 %, et il s’observe aussi fortement dans les régions d’Afrique et d’Asie-Pacifique. En plus des impacts écologiques directs, la disparition rapide d’espèces comme les poissons-perroquets ou les tortues imbriquées perturbe des écosystèmes entiers, compromettant les services essentiels que la nature offre aux sociétés humaines, tels que la régulation du climat, la protection des côtes et la sécurité alimentaire.

Les scientifiques mettent en garde contre des « points de bascule » irréversibles si la dégradation se poursuit. Par exemple, la perte continue des récifs coralliens en raison du réchauffement des océans menace la Grande Barrière de Corail, tandis que la déforestation rapide en Amazonie pourrait transformer cette forêt en savane. Ces changements écologiques majeurs risquent de déstabiliser les conditions climatiques et les systèmes de soutien de la vie humaine dans le monde entier, ajoutant une urgence critique à la nécessité de protéger la biodiversité pour maintenir l’équilibre planétaire.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

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