Aux portes du désert, le Maroc sait qu’il doit agir s’il veut éviter de subir les conséquences du réchauffement climatique. C’est pourquoi il se veut le chef de file du développement durable en Afrique. La COP22 lui permet de s’engager dans cette voie en rassemblant les États et la société civile de Méditerranée, d’Afrique et d’Europe.
C’est également l’occasion de mettre en valeur des initiatives positives et novatrices mises en place sur son territoire en matière d’énergie, d’agriculture ou d’eau.
5 initiatives positives pour l’environnement au Maroc
Le Maroc possède de nombreux atouts pour se montrer plus résilient en matière de changement climatique. Sa situation géographique notamment le favorise en matière d’énergies renouvelables. Il vise à produire plus de 50 % d’énergies propres d’ici 2030.
La plus grande centrale solaire du monde
À 200 kilomètres de Marrakech, siège de la COP22, se construit la plus grande centrale solaire du monde. Lorsqu’elle sera terminée, en 2020, elle s’étendra sur 2.000 hectares et produira une énergie de 580 MW. Noor (« lumière » en arabe) sera l’une des centrales solaires les plus puissantes au monde, et qui produira également une énergie très peu chère.
Ce projet fait partie du Plan solaire méditerranéen : en 2020, le Maroc souhaite produire 20 GW issus des énergies renouvelables, solaire notamment.
De l’eau potable issue du brouillard
Dans les montagnes de l’Atlas, à Boutmezguida, d’étranges filets sont installés sur les rochers. Ils sont tissés de façon à recueillir l’eau du brouillard qui monte du littoral. Ces 600 m² de filets permettent d’alimenter en eau potable cinq villages en contrebas : une eau presque gratuite et complètement renouvelable.
Cette initiative très astucieuse, mise en place par l’ingénieur Aissa Derhem, gagnerait à être multipliée dans les villages montagneux isolés pour favoriser l’accès à l’eau potable des populations.
Brachoua : un village qui revit grâce à la permaculture
Une autre initiative inspirante qui provient des zones rurales. Le village de Brachoua, situé près de Rabat, vivait il y a quelques années dans une grande précarité, sans eau ni électricité. Avec le soutien d’une ONG, ils décident de se tourner en 2013 vers la permaculture en mettant en place des jardins potagers agro-écologiques.
Les 60 familles du village possèdent désormais 30 jardins potagers. Ils cultivent des légumes qu’ils peuvent vendre en ville sous forme de paniers et gagner un revenu décent. Ils s’ouvrent même au tourisme durable avec 250 visites par semaine : les écotouristes y découvrent les paysages et la gastronomie locale.
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