Non seulement l’Égypte n’est pas exemplaire en termes de transition environnementale puisqu’un militant écolo est considéré hors la loi, mais ce pays du Maghreb fait aussi carrément le contraire de ce qu’il entend prôner lors de cette COP27.
La vie quotidienne en Égypte est tout le contraire de ce que les organisateurs de la COP27 essaient de faire croire
C’est la ville de Charm El-Cheick, en Égypte, qui accueille la COP27, la 27e Conférence des parties sur le climat, organisée par l’ONU. Les organisateurs avaient estimé que cela faisait longtemps que le continent africain n’avait pas accueilli un événement international dédié au climat, et qu’en matière de transition environnementale, l’Égypte était en mesure d’ouvrir la voie au reste du continent. Était-ce un mauvais choix ?
Traditionnellement, lors des COP, le pays hôte essaie de montrer ses avancées en matière d’adoption de technologies « vertes » : alimentation du site de la conférence par une électricité de sources renouvelables, transport en autocars électriques et hydrogène depuis les différents hôtels accueillant les délégués… Si les organisateurs ont sorti pour l’occasion une vidéo qui promet des bus verts, des panneaux solaires sur les toits d’un hôtel, la collecte séparée du plastique et son recyclage, le compostage des déchets organiques, des pistes cyclables et des voitures électriques rechargées directement depuis des panneaux solaires en plein désert, toute personne ayant séjourné en Égypte sait que non seulement cela ne représente aucunement les réalités de la vie dans ce pays, mais que c’est même le contraire de ce que vit l’Égypte au quotidien.
#Egypt welcomes World Leaders, climate envoys, delegates and civil society from around the world to this years Sharm El Sheikh Climate Implementation Summit, where action meets ambition. #TogetherForImplementation #COP27 pic.twitter.com/QRSjZqeksC
— COP27 (@COP27P) November 7, 2022
Les événements indépendants en marge de la COP n’auront pas lieu
Pour la première fois de l’histoire des COP, il n’y aura pas non plus d’événements indépendants organisés en parallèle par les militants locaux (conférences, « toxic tours »…). L’ensemble des militants qui seront présents ont été choisis et validés par le gouvernement égyptien. On n’évoquera donc pas l’incapacité du gouvernement à protéger les droits des autochtones face aux intérêts corporatistes en ce qui concerne l’approvisionnement en eau, la pollution industrielle, l’expansion à marche forcée des projets immobiliers et l’agriculture intensive.
Il en va de même concernant la future capitale, qui est en train d’être construite à 50 km du Caire, sujet dont la discussion est interdite car c’est un « projet d’infrastructure national ». L’Égypte use efficacement de sa loi sur les « fausses informations » pour empêcher toute parole discordante. La recherche scientifique sur des sujets touchant à l’environnement est elle aussi de facto interdite puisqu’une loi de 2019 oblige les chercheurs à obtenir une autorisation délivrée par le gouvernement avant de publier sur des sujets « politiques ».
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Et moi qui pensait que vous feriez un article sur les 9 000 euros de dommages à un parc animalier dans l’Oise à cause des renards qui massacrent les volailles d’ornement?
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