Covid-19 : les abattoirs français dans le viseur du Conseil scientifique

La prévalence du Covid-19 est très élevée parmi le personnel des abattoirs. En France, le Conseil scientifique Covid-19 recommande une surveillance de cette population par dépistage systématique.

Rédigé par Anton Kunin, le 5 Aug 2020, à 11 h 30 min
Covid-19 : les abattoirs français dans le viseur du Conseil scientifique
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Le Conseil scientifique rappelle la flambée épidémique survenue dans un abattoir de la ville allemande de Rheda-Wiedenbrück à la mi-juin : plus de 1.500 salariés y avaient contracté le Covid-19.

Les abattoirs, des lieux à risque avéré

L’histoire de l’abattoir de Rheda-Wiedenbrück¸ au nord-ouest de l’Allemagne, a-t-elle des leçons pour les autorités françaises ? Oui, estime le Conseil scientifique Covid-19. Pour rappel, plus de 1.500 cas de Covid-19 avaient été identifiés en juin 2020 au sein de l’abattoir géant (6.500 salariés) qu’accueille cette ville allemande. L’apparition de ce cluster avait entraîné la fermeture pour 4 semaines de l’abattoir et un confinement partiel de la commune.

Le nombre de cas d’employés positifs au coronavirus dans les abattoirs a explosé © Vipavlenkoff

La France, autre acteur fort de l’industrie de la viande, compte 263 abattoirs. En tout, le marché de la viande fait travailler 100.000 salariés dans notre pays. Bien évidemment, les mêmes problèmes se posent. Les gérants des abattoirs et les inspections vétérinaires doivent faire appliquer des règles pour éviter des contaminations, pour cela encore faut-il comprendre pourquoi le Covid-19 se propage aussi efficacement dans les abattoirs.

À lire aussi – Les pandémies célèbres dues à notre consommation de viande

Toutes les conditions sont réunies pour une transmission facilitée

Si, de l’aveu du Conseil scientifique(1), ce phénomène reste mal compris, l’institution estime que de nombreux facteurs peuvent contribuer à la transmission du virus dans les abattoirs et leurs environs : travail en espace fermé, en proximité étroite avec d’autres collègues, transports et logements partagés. La température basse (4 à 10°C) qui règne dans les zones de découpe de la viande pourrait quant à elle être un facteur favorisant la survie du virus dans l’environnement.

Selon une étude publiée dans la revue scientifique BMJ en juillet 2020, les abattoirs constituent des lieux de transmission parfaits dans la mesure où ce sont des lieux clos où les salariés y sont obligés de parler très fort voire crier pour se faire entendre malgré le bruit, contribuant à la diffusion du virus dans l’air. La prépondérance de jeunes parmi les salariés des abattoirs fait que la majorité des cas de Covid-19 sont asymptomatiques. La promiscuité qui caractérise les logements de ces salariés et le faible accès aux dispositifs d’hygiène facilitent encore la transmission.

Les clusters autour des abattoirs restent un enjeu persistant de la crise du Covid-19 © ASA studio
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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

5 commentaires Donnez votre avis
  1. pas surprenant ! les conditions de travail dans les abattoirs sont éprouvantes et les travaux effectués dans les abattoirs sont des activités professionnelles qui exposent à de nombreux risques spécifiques… : officiel-prevention.com/dossier/formation/fiches-metier/la-prevention-des-risques-professionnels-dans-les-abattoirs-et-centres-dequarrissage

  2. Pas de généralisation. C’est les abattoirs industriels qui sont en cause.
    Celà fait désormais 3 ans que, à l’initiative de la confédération paysanne, des dizaines d’ organisations agricoles ou environnementales, ainsi que des dirigeants d’abattoir appellent à soutenir les reprises d’outils d’abattage « en difficulté ou démissionnaires », par des groupes d’éleveurs. De même, ils demandent « la mise en place d’outils individuels et/ou collectifs d’ abattage à la ferme, fixes ou mobiles, en lien avec les abattoirs de proximité existants ». Deux solutions pour contrecarrer « le manque de structures d’abattage ouvertes à l’ensemble des éleveurs et des bouchers », ainsi que leur disparité géographique.
    « Une demande sociétale »
    « Les réglementations sanitaires peuvent s’appliquer en respectant leur spécificité ». Pour appuyer leur argumentation, Ces organisations rappellent que l’abattage de proximité répond à une demande sociétale en termes de santé publique, de qualité des aliments, d’éthique et de respect des animaux et de leur bien-traitance, ainsi qu’aux besoins d’un élevage durable, rémunérateur, diversifié et respectueux des territoires et des paysans ».
    Les expériences d’abattages mobiles ou de proximité engagées depuis confirment la pertinence de ce modèle, avec des progrès sensibles pour le bien-traitance des animaux et des personnels intervenants dont il faut encourager et accompagner la reconversion vers cette pratique

    Organisations et personnalités signataires : Confédération paysanne, FNAB, FADEAR, Réseau CIVAM, Nature et Progrès, Union bretonne Pie noire, France Nature Environnement, AFAAD, Les Amis de la Confédération paysanne, GIE Zone Verte, MIRAMAP, Biocoop, Collectif Quand l’abattoir vient à la ferme, Collectif Plein air, SAS Le Boeuf éthique, Société Schwaiger (camion d’abattage mobile), SAS Le Ateliers de la Queille, Christophe Gouazé (directeur général de l’abattoir de St Girons, Ariège), Pierre-Emmanuel Robin (co-gérant de l’abattoir du Diois, Drôme), Bénédicte Peyrot (présidente de la SCIC Abattoir des Hautes Vallées à Guillestre, Hautes-Alpes).

  3. Lorsque on lit le titre intégré : » les pandémies célèbres dues a notre consommation de viande » on peut douter de son objectif d’informer honnêtement sans parti pris vegan, effectivement comme il est dit ci-dessus la promiscuité dans les abattoirs et les températures favorisent mais tenter de rendre la consommation de viande responsable de façon insidieuse comme le fait cet article c’est écœurant.

  4. « travail en espace fermé, en proximité étroite avec d’autres collègues, transports et logements partagés »:
    Les travailleurs des abattoirs sont souvent des migrants de fraîche date, voire des clandestins,(qui,parmi les Français de longue date, voudrait faire ce travail?) logés à proximité des abattoirs en dortoirs, donc le virus se propage aussi bien dans les logements que sur le lieu de travail!

    • Avant de répandre des informations non vérifiées, regardez plutôt ce documentaire « Les damnés des ouvriers en abattoir ».
      Après seulement vous pourrez parler !
      france.tv/la1ere/guyane/infrarouge/1786009-les-damnes-des-ouvriers-en-abattoir.html

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