Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, l’idée du covoiturage et de l’autopartage a été abandonnée. Partager un même habitacle avec des inconnus fait craindre d’être contaminé par le Covid-19. Alors que le déconfinement débutera le 11 mai prochain, qu’en sera-t-il des solutions écologiques de mobilité comme l’autopartage ou le covoiturage ?
Les services d’autopartage en danger
Aux États-Unis, BMW et Daimler ont préféré renoncer à leur service d’autopartage faute de rentabilité alors que les deux géants s’étaient rapprochés pour proposer un service de voiture en libre-service.
De même, General Motors vient d’annoncer qu’il allait fermer Maven, son service d’autopartage. Une décision qui suit l’arrêt temporaire du service depuis les mesures de confinement annoncées aux États-Unis du fait de la pandémie de Covid-19.
Des décisions qui impactent l’émergence des mobilités partagées. Ces dernières visant à réduire l’impact environnemental lié à l’utilisation de la voiture individuelle. General Motors a indiqué : « Nous avons profité de la période de suspension pour examiner cette activité et les défis existant dans le secteur et sommes parvenus à la conclusion que c’est le moment opportun pour transférer les ressources, les capacités et la technologie de Maven aux autres activités de GM susceptibles de croître et d’être rentables ».
Un problème de distanciation sociale
Malgré l’intérêt écologique et économique des mobilités partagées pour les utilisateurs, ces dernières font craindre d’être contaminé et se pose également la question de la désinfection du véhicule. Une étude Ipsos menée en Chine révèle d’ailleurs que 72 % des personnes interrogées ont l’intention d’acheter une voiture individuelle afin de diminuer les risques de contamination du virus.
Prochainement, nous pourrions observer une augmentation considérable des ventes de voitures à usage privé. Joël Hazan, expert du Boston Consulting Group (BCG) explique dans des propos rapportés par La Provence (1) : « Les chiffres de trafic de tous les modes de transport s’effondrent, mais ce qui a décroché en premier ce sont les offres de nouvelles mobilités parce qu’elles ont le défaut inhérent d’être plutôt exposées d’un point de vue de la contamination ».
Le covoiturage plus sûr que le bus ?
De leur côté, d’autres groupes comme PSA avec Free2Move et Renault avec Zity ont récemment lancé leur service d’autopartage. Les voitures électriques Zoé ont d’ailleurs été mises à disposition des Parisiens dès mars 2020, mois de l’entrée dans le confinement, mais n’ont pu être utilisées du fait de l’épidémie de coronavirus. Renault a donc décidé d’en prêter une large partie aux soignants qui font face à la crise.
Le coronavirus incite les Français à adopter des véhicules privés plutôt que partagés. Des services comme BlaBlaCar ont vu leur activité chuter de 98 %.
Pourtant, Olivier Reppert, le patron du service de covoiturage Share Now explique : « nos véhicules sont régulièrement désinfectés par une entreprise spécialisée ». Mais pour Nicolas Brusson, cofondateur de l’entreprise interrogé par le Journal du Net, 12 à 18 mois seront nécessaires pour retrouver un rythme normal : « je pense que le covoiturage s’en sortira mieux que les bus. Les gens se diront qu’en termes de contamination, mieux vaut être dans une voiture privée à quelques-uns, plutôt que des dizaines dans un bus qu’il faudra prendre en passant dans une gare elle aussi fréquentée », a-t-il indiqué.