Recherche médicale rime souvent avec expérimentation animale. Mais l’utilisation des animaux à ces fins soulève de plus en plus de questions. D’autant plus que les technologies contemporaines donnent de l’espoir pour remplacer les animaux vivants dans les procédures… On a fat le point avec une experte…
A-t-on besoin des animaux pour lutter contre SARS-CoV-2 ?
Le Dr Samantha Saunders (BVetMed, PhD, MRCVS) est chargée de recherche scientifique à PETA Royaume-Uni. Elle est vétérinaire et a un doctorat en coronavirologie. Elle répond à nos questions concernant la nécessité d’utiliser les animaux dans la recherche médicale contre la Covid-19.
L’ampleur de la crise du coronavirus impacte des milliards de personnes et a changé notre façon de vivre et de travailler, quelle est selon vous la manière la plus efficace de développer un traitement ?
Dr Saunders – Mettre fin à cette pandémie nécessitera vraiment un changement de paradigme au sein de la communauté scientifique. Alors que beaucoup reste incertain, même à l’heure de ce déconfinement, une chose est claire : expérimenter sur des animaux gaspille du temps et des ressources précieuses, deux choses dont nous manquons à l’heure actuelle.
À l’échelle mondiale, des chercheurs travaillent sans relâche depuis le début de cette crise pour mettre au point des traitements et des vaccins anti COVID-19. Rien qu’en France, le gouvernement a attribué des millions d’euros de financement pour la recherche visant à comprendre, prévenir, traiter et contrôler cette maladie.
Les chercheurs les plus tournés vers l’avenir qui travaillent sur le coronavirus renoncent aux tests cruels et archaïques sur les animaux au profit de méthodes de pointe pertinentes pour l’humain.
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Peut-on voir des avancées en ce moment ? Est-ce que la recherche se détourne de l’utilisation d’animaux – en particulier dans le cadre de la recherche sur le coronavirus ?
Dr Saunders – J’ai moi-même récemment participé à la recherche sur le coronavirus au laboratoire de l’Université de Bristol, où j’ai complété mon doctorat, pour développer de nouvelles méthodes de test sur le COVID-19 en utilisant le virus cultivé dans des cellules.
D’autres scientifiques de mon laboratoire le cultivent de la même manière pour enquêter sur la façon dont il se propage et provoque la maladie. En utilisant cette technique, ils peuvent découvrir si le virus mute dans certaines conditions.
Contrairement à la pratique d’infecter des souris inutilement, ce travail fournit des informations cruciales. Les essais sur l’humain adhèrent à des normes éthiques strictes et sont routiniers pendant le développement d’un médicament – je serais à juste titre consternée si quelqu’un était utilisé dans un test de ce genre sans y avoir pleinement consenti.
Aux États-Unis, les National Institutes of Health (NIH), ces institutions gouvernementales qui s’occupent de la recherche médicale et biomédicale, ont décidé d‘accélérer le développement d’un éventuel vaccin en contournant une longue phase de test sur les animaux pour le tester directement chez l’humain.
Alors que certains tests sur des animaux ont tout de même eu lieu, la décision des NIH est une immense étape vers des essais cliniques à l’avenir qui pourront menés à des vaccins directement testés sur l’humain, efficaces et sûrs.
Ce changement de mentalité se fait attendre depuis longtemps. Les NIH rapporte que 95 % des médicaments qui sont efficaces lors de tests sur les animaux échouent dans les essais sur les humains parce qu’ils sont dangereux ou inefficaces.
Les souris – qui doivent être génétiquement modifiées pour être sensibles au COVID-19 – ne présentent que des symptômes bénins de la maladie.
Le Dr Stanley Perlman, coronavirologue à l’Université de l’Iowa, note qu’infecter des souris « ne nous dit pas grand-chose sur la façon dont le virus provoque la maladie ».
Quelles autres méthodes existent aujourd’hui ?
Dr Saunders – De nombreuses méthodes innovantes qui reflètent fidèlement la biologie humaine et qui sont utilisées aujourd’hui mettent bien en évidence à quel point les anciens modèles utilisant des animaux sont archaïques et inutiles.
Par exemple, des modèles de tissus respiratoires humains reconstruits en trois dimensions, tels que ceux d’Epithelix(1) et de MatTek Life Sciences(2), sont utilisés pour étudier l’infection au COVID-19 et développer des traitements potentiels.
Soutien de longue date des deux sociétés, le Consortium international scientifique de PETA a aussi contribué au financement du développement d’un modèle inédit des voies respiratoires inférieures, disponible auprès de MatTek, qui peut être utilisé pour étudier les effets sur la santé de produits chimiques, de nanomatériaux, d’agents pathogènes et d’autres matériaux respirables(3).
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Parmi les projets de recherche pour un vaccin actuellement, lesquels passent outre des tests sur les animaux ?
Dr Saunders – Des scientifiques de l’Université Gauhati en Inde ont utilisé des méthodes de simulation informatique avancées pour déterminer quelles parties du virus sont plus propices à déclencher une réponse immunitaire chez l’humain – un facteur important dans la conception d’un vaccin efficace – tandis que des chercheurs du Oak Ridge National Laboratory aux États-Unis utilisent Summit, le supercalculateur le plus intelligent et le plus puissant au monde, pour identifier les médicaments existants qui pourraient être efficaces dans le traitement du COVID-19 chez l’humain.
L’ordinateur fonctionne en évaluant les propriétés physiques du virus et de chaque médicament pour prédire comment les deux pourraient interagir. L’efficacité de médicaments prometteurs peut alors être mesurée en les testant sur des cellules infectées par le virus.
Ce sont quelques-uns des types de projets qui pourraient fournir des traitements au COVID-19 et des vaccins bien nécessaires.
Les expériences sur les animaux, d’autre part, font perdre du temps, de l’effort, des vies animales et des milliards d’euros payés par les contribuables. Plus de 90 % des découvertes scientifiques de base, dont la plupart sont issues d’expériences sur des animaux, ne conduisent pas à des traitements pour l’humain dans les 20 ans suivant la découverte.
Le problème fondamental est que les différences entre les espèces sont si vastes que les résultats des tests sur les animaux sont, au mieux, une très mauvaise approximation de ce qui pourrait arriver chez le cas humain, ou, dans le pire des cas, dangereusement trompeurs.
De plus en plus de scientifiques pionniers dans leurs domaines adoptent des méthodes de recherche qui procurent des résultats bénéfiques aux humains sans avoir à infecter, modifier génétiquement, droguer et tuer d’animaux. Il est important de suivre le pas pour épargner des vies et aboutir à des résultats pertinents et à des vaccins et traitements sûrs.
Que peuvent faire les gens à leur niveau pour aider les animaux qui souffrent pour l’expérimentation ?
Dr Saunders – PETA lutte pour promouvoir l’utilisation de méthodes éthiques et pour mettre fin à l’exploitation des souris, lapins, chiens, chats, chevaux et autres animaux utilisés dans la recherche. Notre association a donc plusieurs campagnes et pétitions en cours, notamment une qui appelle Air France à cesser d’expédier des singes vers des laboratoires, où ils subissent des tests douloureux et terrifiants. Presque toutes les autres grandes compagnies aériennes du monde ont cessé de participer à l’exploitation cruelle de ces primates.
Pour en savoir plus et signer la pétition, c’est ici.
l homme pue la venalité ,il sent mauvais de haine il est salace,mes saintes soeurs et frères d autres espèces que vous appelez animaux sont plus humains que les hommes. PITIER.Non aux nazis hommes qui ne respectes aucune vies.LES MARTYRS d autres espèces SONT NOTRE AVENIR D EMPATHYS .