Dès le début de la crise, les grandes surfaces ont promis d’aider les producteurs français, ne pouvant plus écouler leurs produits vers les marchés ou encore les restaurants, en les privilégiant dans leurs rayons. Ont-elles tenus leurs engagements ?
La grande distribution, défenseur des producteurs de fruits et légumes français ?
Avec la crise du coronavirus, les agriculteurs se sont retrouvés dans une impasse. Alors que le Premier ministre a interdit les marchés en plein air et que les restaurants ont dû fermer leurs portes, Bruno Le Maire a demandé à la grande distribution de soutenir l’agriculture française.
De leur côté, les distributeurs s’étaient alors engagés à acheter français pour aider les maraîchers, agriculteurs ou mareyeurs qui peinent (toujours) à écouler leur production en l’absence des cantines, marchés ou restaurants…
Selon Reporterre, dans le secteur des fruits et légumes, les grandes enseignes ont tenu leur promesse(1). Elles ont approvisionné les rayons de fraises, asperges, tomates et concombres français, en leur donnant la priorité.
Ainsi, chez Leclerc, on afirmait que les produits non français seraient « anecdotiques ». Intermarché a choisi d’apporter son « soutien aux filières agricoles françaises ». L’enseigne met également en avant la « défense du pouvoir d’achat des Français ». Carrefour donne la « priorité [aux] produits français qui seront proposés jusqu’à épuisement des stocks ».
Une prise de conscience
Les grandes enseignes qui optent généralement pour le produit le plus rentable, ont fait marche arrière depuis la crise du coronavirus.
Les distributeurs sont-ils en train de prendre la mesure de la crise ? « Toutes les chaînes sont en train de passer à un approvisionnement français. Les produits étrangers qui sont présents en rayons seront écoulés mais il n’y aura pas d’approvisionnement hors de France » expliquait à la mi-mars la Fédération du commerce et de la distribution aux Echos.
Une belle démarche saluée par le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume. De son côté, le gouvernement avait enjoint les Français à consommer local afin de soutenir l’activité de l’Hexagone.
Dans sa dernière note, FranceAgriMer indique : « La communication mise en place a facilité une forte mise en avant de la production française en GMS et une reprise de la consommation des produits de saison (fraises, asperges …) ».
FoodWatch alerte cependant sur le fait que pendant la crise du coronavirus, les recettes des aliments industriels changent sans que cela n’apparaissent sur les étiquettes ! Et certains produits habituellement estampillés « made in France » et vendus dans les grandes surfaces peuvent à présent contenir des ingrédients importés.
L’offre française reste insuffisante
Certains distributeurs expliquent avoir déjà privilégié les produits français bien avant la crise du coronavirus. Comme le groupe Carrefour qui a promis 95 % de produits français.
Toutefois, la production française est largement insuffisante pour couvrir les besoins de l’Hexagone. La moitié des fruits et légumes consommés dans notre pays vient en effet de l’étranger.
C’est le cas des tomates très consommées en France dont 300.000 tonnes sont importées chaque année. Les tomates peuvent venir d’Espagne ou du Maroc. Près de la moitié des courgettes et des concombres que nous consommons est également importée. Luc Barbier de la FNPF indique : « À force de ne privilégier que le prix dans l’acte d’achat, le consommateur a mis en difficulté les paysans français ».
Mais consommer local reviendrait aussi à se limiter à quelques fruits et légumes. En France, les marchés de la pomme et de la pomme de terre sont bien approvisionnés. Du côté des endives, un manque de main d’oeuvre occasionne une baisse de l’offre. La production française de fraises, de tomates et d’asperges est bien insuffisante en comparaison à la demande.
À l’avenir les enseignes pourraient donner davantage la priorité aux produits de saison. Ainsi, les tomates pourraient disparaître des rayons pendant l’hiver. Ce serait également l’occasion pour le consommateur de faire davantage d’efforts pour changer ses habitudes. Actuellement, seul un sur deux prête attention à la saisonnalité des fruits et légumes.
BONJOUR, Il faudrait aussi que la grande distribution prenne moins de marge, parce qu’au bout c’est le consommateur qui paie, et leur salaire n’augmente pas autant que les produits alimentaires. Mais les consommateurs se dirigent de plus en plus vers la vente directe des producteurs, et ça c’est une bonne chose, et un jour la grande distribution en souffrira, et tant mieux. Depuis l’épidémie, les gens prennent conscience de la proximité pour l’approvisionnement et aussi la qualité…..
pourvu que ça dure et ça, je n’en suis pas si sûre ! les vielles habitudes irréfléchies vont revenir au galop !!!