Pour le Label Slow Cosmétique, malgré ses prix de vente élevés, la cosmétique de « luxe » ne tient pas vraiment ses promesses. Bien au contraire.
Des ingrédients pétrochimiques tout sauf nobles
Beaucoup de rêve, d’émotions, mais qu’est-ce qui se cache vraiment derrière les packagings oniriques et chics de la cosmétique dite de luxe ?
Alors que la promesse de ces produits de beauté vend du rêve, la composition réelle en est bien souvent décevante, a constaté l’association Slow Cosmétique en étudiant vingt produits dits de « luxe, » entre leur prix et leurs affirmations.
Selon les analyses de cette association née en 2013 et prônant un vrai luxe résidant dans un savoir-faire artisanal et la noblesse d’ingrédients locaux, la cosmétique de « luxe » ne tient vraiment pas ses promesses. Premier constat : toutes les références analysées contenaient un ou plusieurs ingrédients pétrochimiques tout sauf nobles.
Des formules constituées à 70 % d’ingrédients inertes et bon marché
Pire encore : ces ingrédients constituent qui plus est bien souvent le coeur même du produit. Ainsi, 17 produits sur les 20 étudiés plaçaient en tête de formule au moins un ingrédient pétrochimique et/ou plastique : huiles pétrochimiques, alcools gras, polymères synthétiques et/ou silicones.
Ces matières inertes et bon marché constituent la majeure partie (plus de 70 %) des formules de ces cosmétiques. Dit autrement, « la composition d’un cosmétique segmenté ‘luxe’ correspond ni plus ni moins à la structure ‘classique’ d’un cosmétique conventionnel, » explique l’association.
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Certes, un ou plusieurs ingrédients « phares » plus nobles sont mis en avant par les marques, mais ceux-ci sont minoritaires au sein de la formule. Un constat décevant alors que les marques mettent constamment en avant dans leur communication et leurs packagings tant l’exclusivité que la notion d’excellence.
Ainsi, les cosmétiques « premium » maîtrisent l’art du marketing pour séduire et augmenter leurs marges, mais sans pour autant proposer de véritables produits de luxe.
Des ingrédients problématiques pour la santé et l’environnement
Qui plus est, en termes d’impact écologique et sanitaire, le résultat n’est pas meilleur : 18 références sur les 20 contenaient également au moins un ingrédient posant question en termes de santé ou d’environnement. Est-ce encore acceptable par les consommateurs ?
« En cette fin 2021, la majorité des consommateurs ne veulent plus d’actifs stars noyés dans la pétrochimie ce sont les ingrédients majoritaires qui doivent être naturels, nobles et bienfaisants », estime l’association.
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De nos jours, « le luxe en beauté doit s’incarner dans tous les ingrédients et valoriser l’humain, plutôt que tout miser sur un marketing tapageur», estime Julien Kaibeck, fondateur du label Slow Cosmétique, qui regroupe actuellement 250 artisans d’exception.
Face à une cosmétique de « luxe » artificielle, le Label Slow Cosmétique invite à « plus de sens dans nos salles de bains ».