Une nouvelle étape pour la municipalité de Curridabat, au Costa Rica, qui revoit complètement ses plans d’urbanisation pour qu’ils tiennent compte des intérêts des habitants non-humains de la ville.
Curridabat – Repenser le rapport entre la nature et la ville et créer des « bio-couloirs » pour les pollinisateurs
Curridabat (32.000 habitants) est une banlieue de San José, la principale ville du Costa Rica, qui compte 72.000 habitants. S’il est rare qu’on en entende parler dans les médias, ce n’est pas pour autant qu’il ne s’y passe rien.
Maire de Curridabat pendant douze ans, Edgar Mora n’appréciait pas le fait que San José (qui abrite la moitié de la population du Costa Rica, mais occupe seulement 5 % de son territoire) ne corresponde pas du tout à l’image « carte postale » d’une nature luxuriante que le Costa Rica s’efforce de véhiculer pour faire venir des touristes.
« L’idée a émergé par opposition au discours des citadins, qui pensent qu’il faut protéger la nature qui est loin de chez eux, quand c’est un concept distant. Mais ils négligent la nature quand elle est tout près d’eux », avait déclaré Edgar Mora.
C’est ainsi que la municipalité a entrepris de transformer son paysage urbain : planter à travers toute la ville des arbres d’espèces locales, créer des espaces verts et des « bio-couloirs », à savoir des rues plantées, que les pollinisateurs (abeilles, colibris, chauves-souris, papillons… ) pourraient emprunter pour se déplacer d’un espace vert à un autre.
Les pollinisateurs, des « consultants du monde naturel » à traiter à leur juste valeur
Pour l’ancien maire Edgar Mora : « les pollinisateurs sont les consultants du monde naturel, les reproducteurs suprêmes, et ils ne le font pas payer ». Ils sont indispensables si l’on veut transformer chaque recoin d’un ville en couloir biologique et chaque quartier en écosystème… Et c’est ainsi que chaque pollinisateurs est devenu un citoyen d’honneur de la ville !
A perfect example of why we love #CostaRica so much ! Pioneering #environmental schemes like the Cuidad Dulce urban biocorridor show what’s possible and give us hope. One day hopefully it’ll all be common sense… https://t.co/CEHr7S4R3B
— Beyond Tourism Co. (@BeyondTourismCo) 6 mai 2020
Désormais, Curridabat se pense non pas comme une ville dédiée à l’habitation de personnes et aux activités commerciales, mais comme un bout de territoire faisant partie d’un tout (95 % du territoire du Costa Rica est constitué de nature sauvage).
Selon Irene Garcia, en charge du projet « Ciudad Dulce » (« Douce Ville »), « nous ne parlons pas de forêt dans la ville, mais de ville dans la forêt ». Le nom de « Ciudad Dulce » est d’ailleurs devenu le surnom de Curridabat.
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Costa Rica, c’est l’énergie renouvelable et bientôt même la neutralité carbone
La préservation de la biodiversité n’est pas la seule démarche du Costa Rica en faveur de l’environnement. D’ores et déjà, le territoire puise 98 % de ses besoins en énergie de sources renouvelables. Et d’ici 2050, il ambitionne d’atteindre la neutralité carbone.
Illustration bannière : Deux nouveaux citoyens d’honneur au Costa Rica – © Ondrej Prosicky
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