Une plage de Villefranche-sur-Mer en côte d’Azur était toujours interdite d’accès le 28 juillet dernier en raison de la présence de l’algue toxique appelée "ostreopsis ovata". Une nouvelle analyse a été effectuée et le taux reste supérieur au seuil d’alerte qui est de 30.000 cellules/litres d’eau.
Cette algue toxique est particulièrement gênante et fait preuve d’une certaine ténacité puisque sa présence avait déjà été détectée sur une plage de la Principauté de Monaco, à la plage du Larvotto au début du mois. Cette plage avait été placée sous surveillance car cette algue produit une toxine qui nuit à la santé des êtres humains. Cette micro-algue a donc été localisée plus à l’ouest du littoral azuréen.
L’algue produit une toxine, la palytoxine, qui peut occasionner après inhalation des désagréments (rhume, toux, fièvre, troubles respiratoires) qui diminuent habituellement dans les 24 à 48 heures sans complications. En outre, le risque potentiel pour la santé humaine associé à la présence dans l’alimentation des poissons contaminés mérite une évaluation minutieuse par les autorités sanitaires.
C’est une espèce typique des forêts tropicales et les climats chauds, mais au cours des dernières années est également présente sur les côtes italiennes. Aujourd’hui, il semble qu’elle ne se limite plus aux tropiques en raison notamment de l’augmentation de la fréquence des tempêtes et à l’accroissement de la pression humaine. décelée lors d’un prélèvement, un échantillon a révélé un taux de 36 400 cellules/litre d’eau.
A Villefranche, l’interdiction de baignade a pu être prononcée avant toute contamination, l’algue étant étudiée depuis février par l’observatoire océanologique. Rodolphe Lemée, biologiste marin, indique : « Sa présence dans l’eau n’est pas inquiétante, c’est sa concentration que l’on surveille. » Le scientifique n’établit aucun lien entre les phénomènes villefranchois et monégasque :
« Ce n’est pas le courant qui a amené l’algue dans la rade. L’ostreopsis ovata se développe sur des rochers, elle peut se détacher et se retrouver dans l’eau en formant une matière gélatineuse brunâtre à la surface. On étudie actuellement les conditions de son apparition : une eau à 21° C ou 22 °C et l’absence de vent favorisent sa concentration. Le phénomène est ponctuel. »
Actuellement, la plage des jeunes restera encore fermée, ce week-end également. De nouveaux prélèvements devant être effectués dans la journée et les résultats connus lundi. L’arrêté municipal pris à Villefranche interdit « la baignade et toutes les activités nautiques au niveau de la plage ». Des barrières ont d’ailleurs été installées pour bloquer l’accès au bord de mer et l’arrêté a été placardé.
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Le réchauffement climatique est l’une des causes avancées selon les scientifiques pour expliquer la prolifération de cette algue tropicale en Méditerranée depuis la fin des années 90.
Des cas d’intoxication due à l’algue ont déjà été constatés dans le golfe de Gênes (Italie) en 2005 ainsi qu’au large de Marseille en 2006. Les échantillons prélevés à Villefranche sont actuellement analysés au laboratoire océanographique de cette commune, précise la municipalité.
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Article rédigé par Elwina, juillet 2008
peut-on se baigner dans c’est eau ?