Le crapaud calamite (Epidalea calamita) est un batracien un peu à part. En effet, il a tendance à se déplacer non pas en sautant, comme on pourrait l’attendre d’un crapaud, mais plutôt comme une souris en courant rapidement. Découvrons ensemble ce résident emblématique des zones humides et de notre biodiversité ordinaire !
Le crapaud calamite, un batracien nocturne et discret
De couleur verdâtre, brunâtre tachetée de vert kaki, le crapaud calamite se distingue de tous ses autres parents par la ligne claire qui parcourt son dos. Du haut de ses 5 à 7cm de long (mâles comme femelles), il est un poil plus petit que son cousin proche le crapaud commun.
Le chant du crapaud calamite est émis grâce à un sac ventral quasiment de la taille de son corps, capable de se gonfler.
Présent sur tout le territoire français sauf dans les Alpes Maritimes, cet Anoure affectionne les zones alluviales, débords de cours d’eau. On le trouve aussi dans les mares et les prairies inondables. L’érosion de son habitat liée à l’activité humaine l’a poussé à se tourner aussi vers des zones anthropisées telles que les gravières et même les décharges.
Particularités du crapaud calamite
Dès les premières soirées un tant soit peu belles du mois de mars ou du mois d’avril, le crapaud calamite s’active et en particulier les mâles. Ces derniers vont se placer aux abords d’une mare ou même d’une simple flaque d’eau et vont commencer à émettre un croassement caractéristique qui va alors attirer les spécimens alentour.
Se réunissant alors pour « chanter » tous ensemble, leurs croassements sont assez puissants pour s’entendre à des kilomètres à la ronde. La période de reproduction est lancée et elle va durer d’avril jusqu’en août.
En début d’année, le crapaud calamite a la particularité de préférer les tout petits points d’eau, souvent temporaires. En effet, ils ont besoin d’une eau suffisamment chaude pour se reproduire. Or l’eau chauffe plus vite dans les petits volumes.
Statut de protection de l’espèce
Considéré comme « préoccupation mineure » par l’Union Internationale de la Conservation de la Nature (UICN), le crapaud calamite est inscrit en Annexe IV de la directive habitat en rapport à la protection de son habitat.
Les menaces qui planent sur le crapaud calamite
La capacité d’adaptation du crapaud calamite semble lui assurer de beaux jours. Notamment grâce à sa capacité à disperser à plusieurs kilomètres de ses lieux de pontes. Ce qui n’empêche pas certaines menaces de peser sur lui.
Les obstacles aux déplacements
Le crapaud calamite, et c’est une chance pour lui, ne se déplace pas loin de ses sites de repos, même pour se nourrir. Il n’en reste pas moins que les subadultes doivent trouver leur nouveau site de repos. De même, le réveil du printemps est aussi à l’origine de grands déplacements de crapauds calamites.
Les routes deviennent alors des obstacles mortels pour les crapauds calamites qui les traversent.
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Les produits chimiques
La peau du crapaud calamite, constamment humide, est un lieu d’absorption idéale des produits phytosanitaires qui passent directement dans l’organisme. Extrêmement sensible à ce type de pollution – dont l’impact sur l’espèce est encore mal cerné – l’agriculture intensive ou les cultures à forte utilisation de produits chimiques sont nuisibles à l’espèce.
Dégradation de son milieu
Les zones humides sont sous pression partout à travers le globe, et la France ne déroge pas à la règle. Les sites de pontes du crapaud calamite se raréfient et/ou se dégradent ce qui n’aidera pas l’espèce à court comme à long terme.
Comment aider le crapaud calamite ?
Le crapaud calamite et ses différents comportements ne sont pas encore tous bien connus… Du moins suffisamment pour apporter des éléments pertinents pour les plans de protection et de gestion. C’est ainsi le cas en ce qui concerne ses déplacements terrestres et de la façon dont il s’y prend pour les effectuer. Vous pouvez donc faire remonter vos observations en la matière aux associations naturalistes locales, investies dans la protection de l’espèce.
Ces associations vous accompagneront peut-être aussi à vous engager un peu plus avant sur la protection de cette espèce. Pourquoi pas en aménageant un petit bout de chez vous pour qu’il devienne un lieu de repos pour ce crapaud !