Les métaux récupérés auprès de crématoriums sont refondus et servent à fabriquer des voitures, des avions et même des composants électroniques.
En France, près de 200 crématoriums valorisent les métaux récupérés
Vous êtes-vous déjà demandé ce que deviennent les métaux présents dans le corps du défunt après la crémation ? Car, des métaux, il y en a : les prothèses de genoux et de hanches sont en titane, les prothèses dentaires sont en or et en argent, auxquels s’ajoutent d’autres prothèses pouvant être en cobalt, palladium ou platine. Autant de matériaux de valeur qui peuvent être récupérés et valorisés.
La valorisation de ces métaux précieux est une pratique courante aux quatre coins du monde. En Australie, 700 crématoriums participent à un programme de valorisation, ce qui permet de récupérer 200 tonnes de métaux par an. Aux États-Unis, 45 tonnes seraient récupérées tous les ans. Selon les informations du magazine 60 millions de consommateurs, en France, la société Europe Metal Concept (EMC) récupère auprès de 8 crématoriums partenaires 10 à 12 tonnes de métaux par an, tandis que son concurrent OrthoMetals en récupère 90 tonnes auprès de 175 crématoriums partenaires.
Une filière de récupération qui engendre des profits
S’agissant de l’aspect financier de l’opération, les crématoriums ne paient jamais pour la valorisation des métaux récupérés. Bien au contraire, les sociétés comme EMC et OrthoMetals les rémunèrent en leur reversant un certain pourcentage (en général 20 %) sur le produit de vente de ces métaux. Cet argent est ensuite parfois distribué à des associations, mais l’enquête de 60 millions de Consommateurs révèle que les bénéfices réalisés par les sociétés de crémation sur la revente des métaux est le plus souvent opaque.
Ailleurs dans le monde, la revalorisation des objets situés dans le corps des défunts peut revêtir d’autres visages. Aux États-Unis, par exemple, il existe un dispositif nommé « My Heart Your Heart », dans le cadre duquel des stimulateurs cardiaques sont prélevés dans les crématoriums, puis envoyés pour restauration, avant d’être réutilisés dans des pays en voie de développement. Et au Canada, la décomposition du corps par un procédé chimique nommé hydrolyse alcaline permet de récupérer des prothèses en métal intacts.
Illustration bannière : Un squelette en or – © cgterminal
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