Autisme, vitamine D chez la mère, soleil et crème solaire
Cherchant à lier autisme et vitamine D, on a mesuré le taux de vitamine D chez 900 femmes à 18 semaines de grossesse. On a ensuite examiné si les enfants présentaient des troubles autistiques. Rien de probant.
D’autres recherches sont en cours depuis plusieurs années à l’Université de Californie Davis, afin de comprendre si un taux bas vitamine D chez la mère peut accroître le risque d’autisme chez son enfant. Cette fois sur la durée : examiner l’évolution du taux de vitamine D chez la mère et l’apparition de troubles autistiques chez l’enfant.
Dans le cadre de cette étude, un article publié en janvier 2013 mettait en tout cas en évidence la pollution de l’air durant la grossesse et le risque autistique13. La pollution pouvait engendrer de l’inflammation et des réactions du corps. Or la vitamine D aide aussi le corps à gérer l’inflammation. Le taux de vitamine D, lui, serait en lien direct avec la pollution selon une étude menée à Paris14.
Où on reparle du soleil
Bien entendu, la pollution n’est pas la seule explication au manque de vitamine D et là il faut donc reparler du soleil et notamment l’exposition au soleil : moins on s’expose, plus bas est le taux de vitamine D.
Or une étude a monté en 2007 que le taux de vitamine D était considérablement plus bas pour 42,1 % de femmes blanches et 54,1 % de femmes noires sur un panel de 400 femmes enceintes15, même si 90 % d’entre elles toutes prenaient des vitamines complémentaires. L’étude rappelait que les femmes passaient plus de temps à l’intérieur ces dernières décennies et se protégeaient avec de la crème solaire.
Une certaine exposition au soleil serait donc nécessaire. En parallèle, une étude faisait le parallèle entre l’exposition aux UVB et le nombre de cas autistiques16. Plus les états dans lesquels les enfants se trouvaient étaient ensoleillés, et donc plus les enfants recevaient d’UVB et moins il y avait de cas d’autismes.
Des liens encore flous
Il faudrait néanmoins mener ce genre d’études à plus grande échelle pour pouvoir affirmer avec certitude qu’il y a un lien effectif entre autisme et vitamine D. Quoi qu’il en soit, de nombreux experts s’accordent à dire qu’un temps d’exposition raisonnable au soleil est nécessaire pour un bon taux de vitamine D. Les compliments alimentaires ne suffisent pas et c’est même la raison pour laquelle la luminothérapie a autant de succès, spécifiquement en hiver.
Or certaines crèmes solaires bloquent la capacité de la peau à fabriquer de la vitamine D à partir de cette exposition au soleil. Les campagnes de prévention impliquant la crème solaire sont donc à prendre avec du recul : oui, la crème solaire vous protège des UV néfastes (même si comme nous le verrons dans le prochain article, ce n’est pas tout à fait vrai), mais elle empêche parfois la synthèse correcte de la vitamine D.
Ce n’est pas toujours le cas et les études se contredisent parfois : restons donc vigilants, mais prudents également face à une information non validée par la communauté scientifique tout entière.
Profitons raisonnablement du soleil
Outre le problème de l’autisme, encore à examiner à grande échelle, la vitamine D est indispensable au corps, pour plus d’une fonction. Citons entre autres le développement osseux, le développement musculaire, la lutte contre le le diabète, l’épilepsie, ou. la dépression. En plus de l’autisme, des études travaillent aussi sur les liens entre un déficit en vitamine D et le risque de développement un trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (THADA).
Pour conclure, une exposition quotidienne raisonnable est nécessaire en été également et ce sans protection, mais donc, insistons bien, à dose raisonnable (30 minutes). Cette exposition serait encore plus indispensable aux femmes enceintes, lesquelles sont plus sujettes aux carences en vitamine D.
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> La prochaine fois : La crème solaire amène-t-elle plus de cancers ?
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Reste à étudier le lien entre certains troubles et maladies et crème solaire. Nous résumerons plusieurs études dans les prochains articles.
> La prochaine fois : Crème solaire, autisme et vitamine D
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Sources :
- (1) Prevalence of Autism Spectrum Disorders — Autism and Developmental Disabilities Monitoring Network, 14 Sites, United States, 2008. Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR), Centers for Disease Control and Prevention, 2012.
- (2) Gehan A Mostafa, Laila Y AL-Ayadhi. Reduced serum concentrations of 25-hydroxy vitamin D in children with autism : Relation to autoimmunity. Journal of Neuroinflammation, 2012.
- (3) Xiaohong Li, Abha Chauhn, Ashfaq M. Shiekh, Sangita Patil, Ved Chauhn, Xiu-Min Li, Lina Ji, Ted Brown, and Mazhar Malik. Elevated Immune Response in the Brain of Autistic Patients. Journal of neuroimmunology, février 2009.
- (4) K.L. Munger, MSc ; S.M. Zhang, MD, ScD ; E. O’Reilly, MSc ; M.A. Hernán, MD, DrPH ; M.J. Olek, DO ; W.C. Willett, MD, DrPH ; and A. Ascherio, MD, DrPH. Vitamin D intake and incidence of multiple sclerosis. Neurology, 2004.
- (5) Eric M. Roberts, Paul B. English, Judith K. Grether, Gayle C. Windham, Lucia Somberg, and Craig Wolff. Maternal Residence Near Agricultural Pesticide Applications and Autism Spectrum Disorders among Children in the California Central Valley. Environmental Health Perspectives, octobre 2007.
- (6) Miodovnik A, Engel SM, Zhu C, Ye X, Soorya LV, Silva MJ, Calafat AM, Wolff MS. Endocrine disruptors and childhood social impairment. Neurotoxicology, mars 2011.
- (7) Traffic-Related Air Pollution, Particulate Matter, and Autism. AMA Psychiatry., janvier 2013.
- (8) Raymond F. Palmer, Stephen Blanchard, Robert Wood. Proximity to point sources of environment mercury release as a predictor of autism prevalence. Health & Place, février 2008.
- (9) Grant WB, Soles CM. Epidemiologic evidence supporting the role of maternal vitamin D deficiency as a risk factor for the development of infantile autism. Dermatoendocrinol, novembre 2009.
- (10) McGrath JJ, Eyles DW, Pedersen CB, Anderson C, Ko P, Burne TH, Norgaard-Pedersen B, Hougaard DM, Mortensen PB. Neonatal vitamin D status and risk of schizophrenia : a population-based case-control study. Arch Gen Psychiatry, 2010.
- (11) Whitehouse AJ, Holt BJ, Serralha M, Holt PG, Kusel MM, Hart PH. Maternal serum vitamin D levels during pregnancy and offspring neurocognitive development. Pediatrics, mars 2012.
- (12) Whitehouse AJ, Holt BJ, Serralha M, Holt PG, Hart PH, Kusel MM. Maternal vitamin D levels and the autism phenotype among offspring. J Autism Dev Disord, juillet 2013.
- (13) Traffic-Related Air Pollution, Particulate Matter, and Autism. JAMA Psychiatry, 2013.
- (14) Gestational Exposure to Urban Air Pollution Related to a Decrease in Cord Blood Vitamin D Levels. Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, 2012.
- (15) Lisa M. Bodnar, Hyagriv N. Simhan, Robert W. Powers, Michael P. Frank, Emily Cooperstein, James M. Roberts. High Prevalence of Vitamin D Insufficiency in Black and White Pregnant Women Residing in the Northern United States and Their Neonates. The Journal of Nutrition, 2007.
- (16) William B. Grant, John J. Cannell. Autism prevalence in the United States with respect to solar UV-B doses : An ecological study. Dermato-endocrinology, janvier 2013.
Autres sources utilisées :
- Dr Elizabeth Plourde Sunscreens – Biohazard : Treat as Hazardous Waste.
- Jennifer Linder MD. The Science Behind Sunscreens. Plastic Surgical Nursing, août 2012. Volume 32 Number 3, pages 129 – 131.
- Brita Belli. The Autism Puzzle : Connecting the Dots Between Environmental Toxins and Rising Autism Rates.
Euh… La vitamine D est produite par les couches profondes de la peau (principalement le stratum basale, la couche la plus profonde) lorsque la couche supérieure de la peau (épiderme) est stimulée par des rayons UVB.
La crème solaire, même si elle était super pénétrante (ce qui n’est pas le cas pour la majorité d’entre elles puisque cette protection est prévue pour former une couche SUR la peau) n’empêche pas la peau de produire elle-même de la vitamine D. La vitamine D n’a pas à descendre les couches de peau, elle est produite par la couche la plus basse !
En outre, 30min d’exposition au soleil suffisent pour produire la Dose journalière recommandée et ce, sans compter que la vitamine D peut aussi se trouver dans l’alimentation (via les huiles de poissons gras ou des algues).
Tous les scientifiques ne sont pas d’accord sur ce dernier point, sinon je suis d’accord avec vous.
Néanmoins : « La vitamine D est produite par les couches profondes de la peau (principalement le stratum basale, la couche la plus profonde) lorsque la couche supérieure de la peau (épiderme) est stimulée par des rayons UVB. »
Mais justement, beaucoup de crèmes actuelles sont aussi prévues pour filtrer les UVB, d’où les doutes.
…néanmoins, comme précisén les études présentées là sont vraiment à prendre avec des pincettes, on lit tout et son contraire. D’une manière générale, il ne faut pas jeter toutes les crèmes solaires, mais il ne faut pas non plus s’exposer n’importe comment pendant plusieurs heures en se tartinant des pieds à la tête avec n’importe quel produit cosmétique, voilà tout.
Vos commentaires sont plus raisonnés et neutres que ne le sont les articles, ce n’est pas le même son de cloche, c’est dommage.
petite coquille : 18 semaines de grossesses et non 18 mois 😉
Corrigé, merci 🙂