« Le cri de la carotte » (ou de tout autre légume en fonction des saisons) est l’argument fétiche de certains omnivores qui ont du mal avec l’idée que l’on supprime la viande de leur assiette. Les fruits et légumes souffriraient eux aussi quand on les arrache de terre ou qu’on les croque… Les plantes ont-elles une conscience et ressentent-elles la douleur ?
La conscience des plantes : des origines historiques à cette croyance
Les discussions sur le sujet vont bon train depuis une petite décennie. Certains travaux ou certaines disciplines ont tendance à vouloir prouver que les plantes sont conscientes. En réalité, il n’en est rien : c’est bien plus complexe et fascinant que cela !
Au tout début de cette science incroyablement complexe et fascinante qu’est la botanique, il y avait de grands noms, tels que celui du célèbre Charles Darwin.
Ce dernier, entre autres éminents personnages, pensait que les plantes avaient également un cerveau (très certainement situé dans les racines). Cela pouvait induire qu’elles possédaient également un système nerveux capable de transmettre les informations depuis et vers ce cerveau.
Cette forme de pensée est aujourd’hui balayée grâce aux avancées de la science. Cela n’a pourtant pas empêché la tentative de création en 2006 d’un nouveau mouvement scientifique, sous-discipline à la botanique : la neurobiologie végétale ou « NV » qui fait des parallèles entre les signaux électriques du système nerveux animal et la signalisation électrique chez les plantes.
Les plantes ont-elles une conscience ? Une réponse du monde scientifique
Plusieurs chercheurs connus et réputés de sept institutions internationales et compétents sur les sujets de la botanique ont ainsi répondu à ce mouvement par la recherche. Ils ont prouvé que les différents travaux menés, notamment sur des stimulations de Mimosa pudica (plante sensitive qui réagit en « refermant » ses feuilles selon les stimulations extérieures), n’étaient de loin pas concluants.
Si les résultats sont sans appel quant au fait que les travaux menés par cette frange voulant faire valoir une conscience chez les plantes ne peuvent être pris en compte, le regroupement de chercheurs qui leur a répondu a tenu à souligner bien plus encore.
En effet, ce type de science basée sur une forme de croyance ayant un siècle et demi est une forme d’anthropomorphisation des faits. C’est non seulement réducteur pour les plantes elle-mêmes qui valent très certainement d’avoir une bien plus grande ouverture d’esprit quant à leur extraordinaire fonctionnement. C’est également dangereux pour le raisonnement scientifique dans son ensemble.
Lire aussi : Intelligence des plantes : que disent-elles quand elles parlent entre elles ?
Animaux versus plantes
La littérature scientifique sur la conscience animale est particulièrement vaste. Ce qui n’a pas empêché les chercheurs contradicteurs de la théorie de la conscience des plantes de l’étudier de fond en comble.
Il s’avère que le monde scientifique international s’accorde sur le fait que peu d’animaux sont à un stade d’évolution suffisamment avancé pour avoir conscience d’eux-mêmes, mais également pour avoir une conscience « primaire ». Alors de là à dire que les plantes en auraient une, du moins tel qu’on entend le concept de conscience, cela reviendrait peu ou prou à dire que les licornes existent !
Illustration bannière : Ceci n’est pas une scène de crime © FotoCuisinette
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