Ce sont désormais 3 % des besoins d’électricité de la France qui sont assurés par des centrales à charbon.
La centrale à charbon de Saint-Avold brûlera 5.000 tonnes de charbon par jour
C’est une décision inédite qu’ont prise les pouvoirs publics : la centrale à charbon Émile-Huchet, en Moselle, a reçu l’autorisation de rouvrir, jusqu’à la fin de l’hiver 2023. La production d’électricité y a été relancée le lundi 28 novembre 2022. Lorsque cette centrale avait cessé la production en mars 2022, sa fermeture aurait dû être définitive. Le projet de construire sur le même terrain une chaudière biomasse, qui fournirait de la chaleur aux industriels de la plateforme chimique voisine de Carling, avait même été évoqué. Mais les installations n’ont pas été démantelées, ce qui a laissé la porte ouverte à son redémarrage éventuel.
D’ici fin mars 2023, la centrale de Saint-Avold aura donc brûlé 500.000 tonnes de charbon, à raison de 5.000 à 6.000 tonnes par jour. Lorsqu’elle fonctionne au maximum de sa capacité, cette centrale produit jusqu’à 600 MWh d’électricité, ce qui équivaut à la consommation de 600.000 foyers (soit un tiers des foyers de la région Grand-Est). Pour rappeler les salariés de cette centrale, partis conformément au plan social, la direction dû leur proposer une prime de 5.800 euros bruts par mois chacun.
🏭 La centrale à charbon de Saint-Avold, qui aurait dû fermer définitivement en mars dernier, s’est remise à produire de l’électricité pic.twitter.com/g5HBZ29PHT
— BFMTV (@BFMTV) November 30, 2022
Tribune – La transition énergétique est-elle possible ? par Jean-Baptiste Giraud
La maintenance des réacteurs nucléaires a rendu inévitable le redémarrage de cette centrale à charbon
La fermeture des dernières centrales à charbon était une promesse électorale d’Emmanuel Macron en 2017. En plus de la centrale de Saint-Avold, qui refonctionne donc, il reste une autre centrale, qui ne s’était jamais arrêtée : c’est celle de Cordemais, en Loire-Atlantique. Lorsqu’elle était la seule à être en fonctionnement, seul 0,3 % de l’électricité produite en France l’était grâce au charbon. Après la relance de la centrale de Saint-Avold, cette part est montée à 3 %.
La remise en service de cette centrale est apparue comme l’unique solution face à la fermeture pour maintenance de bon nombre de centrales nucléaires, qui se prolonge. À l’heure actuelle, 20 des 56 réacteurs que compte la France sont à l’arrêt. Les quatre centrales à charbon restantes en France devraient toutes être démantelées une fois que l’EPR de Flamanville sera mis en service.
Crédit photo – La Centrale électrique Émile Huchet de Carling – Saint-Avold @ Jean-Marc Pascolo
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