Les navires de croisière émettent plus de gaz polluants que jamais, aggravant le réchauffement climatique. Des solutions existent, mais elles nécessitent un engagement fort de la part des compagnies pour une transition énergétique vers des carburants plus verts, comme l’hydrogène ou l’e-méthanol.
Les croisières, un loisir toujours plus populaire mais polluant
Depuis les années 1970, l’industrie des croisières a connu une explosion de sa flotte, passant de 21 navires à plus de 500 aujourd’hui. Cette augmentation s’accompagne d’une croissance impressionnante de la taille des navires. Le plus grand navire de croisière de 2024, l’Icon of the Seas, peut accueillir jusqu’à 7.600 passagers, soit près de deux fois plus que les plus grands navires d’il y a 20 ans. Si cette tendance se poursuit, les plus grands navires pourraient atteindre 345.000 tonnes brutes d’ici 2050, rendant ainsi ces « cruisezillas » huit fois plus massives que le Titanic, apprend-on d’un rapport de l’ONG Transport & Environment.
Cette expansion n’est pas sans conséquences. En Europe, entre 2019 et 2022, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant des croisières ont augmenté de 17 %, tandis que les émissions de méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant, ont été multipliées par cinq, alerte Transport & Environment. Cette croissance des émissions s’explique par la prédominance des carburants fossiles, notamment le gaz naturel liquéfié (GNL), souvent considéré comme une alternative plus propre mais qui, en réalité, reste une source importante de pollution en raison des fuites de méthane.
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Gros pollueurs, les croisiéristes pourraient aussi impulser le changement
Mais ce rapport de Transport & Environment contient aussi un élément d’espoir. Cela paraît paradoxal de prime abord mais, même si elle est en pleine expansion, l’industrie des croisières pourrait jouer un rôle crucial dans la décarbonisation du secteur maritime. Les compagnies ont le pouvoir économique d’adopter des carburants vraiment verts, basés sur l’hydrogène renouvelable. Des projets européens en cours pourraient produire suffisamment de ces carburants pour alimenter 4 % du transport maritime de l’UE d’ici 2030. Toutefois, pour que ces initiatives se concrétisent, les compagnies de croisières doivent garantir leur engagement à acheter ces carburants.
En plus de l’impact environnemental, les croisières pourraient également devenir une nouvelle source de financement climatique. Un impôt sur les billets de croisière, par exemple 50 euros par billet, pourrait générer 1,6 milliard d’euros par an à l’échelle mondiale, dont 410 millions en Europe, a calculé l’ONG. Ces revenus pourraient être réinvestis dans la transition énergétique, notamment dans les pays en développement.
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