Si vous suivez un peu l’actualité, vous êtes forcément au courant de ce qu’il se passe en ce moment en Grèce. Pour les non-avertis, la Grèce avait jusqu’à mardi 30 juin à 00h pour rembourser les quelque 1,5 milliard d’euros qu’elle devait au Fonds Monétaire International. Un remboursement qui en définitive n’a pas été effectué par le pays membre de l’Union européenne.
Le crowdfunding au secours du peuple grec
La Grèce avait normalement jusqu’à minuit, mardi 30 juin, pour payer le FMI. Du fait de son défaut de paiement, la Grèce voit ses banques se fermer les unes après les autres. Des experts du dossier confirmaient lundi qu’il y a dans les caisses désormais à peine de quoi boucler les salaires et pensions du mois. Et plus rien pour le FMI.
C’est face à ce contexte économique difficile, que Thom Feeney, un jeune Britannique de 29 ans a eu l’idée de lancer une campagne de financement participatif : Greek Bailout Fund, sur la plateforme IndieGogo, un financement participatif avec pour objectif de rassembler le montant que la Grèce doit verser au Fonds Monétaire International, soit la bagatelle de 1,6 milliards d’euros… et tout ceci d’ici sept jours.
Voulant aider à sa manière la Grèce, Thom Feeney propose plusieurs contreparties : pour 3 euros versés, l’internaute recevra une carte postale du Premier ministre, Alexis Tsipras. Pour 6 euros, c’est une salade grecque olive fêta qui sera offerte au participant. Pour 10 euros, c’est une bouteille d’Ouzo et du vin grec…
Le jeune anglais propose également aux personnes de réfléchir à leurs destinations de vacances et d’envisager la Grèce pour aider, chacun à sa manière, le pays à sortir de la crise. Si la somme n’est pas levée sous les 7 jours, les dons seront rendus, mais Thom Fenney espère quand même pouvoir faire bon usage de l’argent.
Une situation plus que tendue pour la Grèce
La crise de la dette publique grecque est issue de la crainte des créanciers de la Grèce sur sa capacité à rembourser sa dette publique, ainsi que de ses difficultés à payer les intérêts de cette dette. Elle trouve son origine dans la crise économique mondiale de 2008 et de facteurs propres au pays. Cette crise a connu trois périodes de fortes turbulences : en 2010, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne ont rencontré également de grandes difficultés.
Pour éviter que la crise n’atteigne le Portugal et l’Espagne, les pays de la zone euro et le FMI sont venus en aide à la Grèce. Un accord fut donc conclu le 2 mai 2010 et, depuis cette date, 260 milliards d’euros ont été prêtés à la Grèce.
La deuxième période survient en mai 2011, la Grèce doit de nouveau faire appel aux pays européens et au FMI. De nombreux débats voient le jour entre le gouvernement français prêt à aider à nouveau la Grèce et le gouvernement allemand qui veut que les banques et les financiers qui ont prêtés sans réellement prendre en compte la situation du pays. Parallèlement, le gouvernement grec est soumis à la pression de la rue et l’ONU prévient que les politiques de réduction radicale des déficits publics menacent l’emploi, les dépenses sociales et rendent toute croissance économique très incertaine.
Enfin, avec l’arrivée de Syriza au gouvernement, le parti politique grec de gauche, élu sur un programme très hostile aux réformes suggérées par les autorités européennes, la crise connaît une troisième période de négociations tendues.
Au bout d’un semestre de négociations, la tension entre la Grèce et les autres pays de la zone euro est telle que la sortie de la Grèce de la zone européenne est aujourd’hui envisagée pour de bon.
Près d’un million d’euros en 3 jours seulement
En 3 jours, la campagne de financement participatif a récolté plus de 866.000 euros, collectés par 50.732 personnes ! L’ensemble de la somme ira directement au peuple grec et tous les produits seront envoyés depuis la Grèce, promet Thom Feeney et le montant ne cesse d’augmenter d’heure en heure… Affaire à suivre !