Avez-vous ou non le droit de ramasser des champignons ? Est-ce que cela dépend du moment, de l’endroit ? Mieux vaut toujours réviser un peu avant de sortir avec son panier…
Cueillette de champignons : ce que dit la loi
Envie de cuire quelques coulemelles et cèpes à la poêle dans les jours qui viennent ? Entre pluies et automne, c’est clairement le meilleur moment qui soit pour repartir à la chasse… aux champignons comestibles !
Mais attention : pas question de faire n’importe quoi et de vous servir sans vous soucier des autres, et des lois. Il faut d’abord se rappeler que la grande majorité des forêts françaises sont non pas domaniales et publiques, mais privées.
Or la loi est claire, et vous pouvez la consulter sur le site des forêts françaises privées : en fait, les champignons qui y poussent appartiennent au propriétaire du sol, donc à celui de la forêt. Comme le précise d’ailleurs l’article 547 du code civil, « les fruits naturels ou industriels de la terre appartiennent au propriétaire par droit d’accession ».
Lire aussi : La cueillette de plantes sauvages tourne au pillage : à quand une réglementation ?
Des quantités maximales à respecter
Par conséquent, la cueillette des champignons n’est en fait pas un droit, mais une simple tolérance. En principe, vous êtes censés respecter les panneaux d’interdiction, voire demander l’autorisation du propriétaire si cela est possible.
Mais vous devez également ramasser des champignons de façon raisonnable. Là aussi, la loi est claire : en l’absence d’arrêté municipal ou préfectoral, l’article R163-5 du Code forestier autorise 10 litres par personne dans les bois et forêts privés, et seulement 5 litres par personne dans les bois communaux ou les forêts d’État.
Ce même code précise que, dans les bois et forêts relevant du régime forestier, sauf réglementation contraire, l’autorisation est présumée lorsque le volume prélevé n’excède pas 5 litres par jour, soit environ 3,5 kg.
Si vous ne respectez pas les interdictions, attention, l’amende est conséquente : elle s’élève 750 euros entre 5 litres et 10 litres cueillis, et même jusqu’à 45.000 euros et une peine de 3 ans de prison au-delà de 10 litres…
Entre savoir-vivre et respect de la nature
Selon l’endroit où vous vivez ou bien où vous voulez aller ramasser des champignons, vérifiez toujours avant s’il n’existe pas une réglementation locale spécifique, qu’elle soit communale ou préfectorale.
Il arrive aussi que des propriétaires proposent des permis de cueillette, moyennant une petite participation. Ainsi, la commune de Caixon (Hautes-Pyrénées) a mis en place un pass cueillette. Par ailleurs, certains départements ou régions autorisent ou interdisent le ramassage de certaines espèces selon le moment dans certaines zones. Et, c’est connu, nul n’est censé ignorer la loi…
Enfin, dernière consigne de prudence : pas de cueillette de champignons pendant la chasse !
Vous respectez les règles et les lois ? Veillez également à suivre quelques conseils de savoir-vivre et de respect de la nature. D’abord, ne cueillez que des champignons en bon état, et en entier, en coupant le pied plutôt qu’en l’arrachant. Évitez de les prendre tous, afin de ne pas nuire à leur reproduction dans ce « bon coin ». Une fois cueillis, veillez toujours à séparer les espèces dans votre panier. Puis conservez impérativement vos champignons au réfrigérateur, pour les consommer au maximum deux jours après la récolte.
L’indispensable guide du cueilleur de champignons,
de Pierre Roux et Guillaume Eyssartier
Un vrai guide de terrain, avec couverture plastifiée, pour identifier les 200 champignons que tout amateur doit connaître.
Tous les champignons sont comestibles, sauf quelques-uns qui ne le sont qu’une seule fois ………………!!!
Et : Nous appartenons à la terre ; pas le contraire !
Et si on disait plutôt : pas de chasse pendant la période de cueillette de champignons ?