Il faut se méfier des idées préconçues… Contrairement à ce que l’on pourrait croire, affirme l’Inra (Institut National de la Recherche Agrochimique), produire bio, c’est rentable.
Produire bio, c’est efficace et rentable
Mieux mais moins ? Maintenant, il faudrait plutôt dire mieux mais plus, en fait ! Les chercheurs de l’Inra ont collectionné les données de pas moins de 177 études sur la production bio, afin de mesurer sa rentabilité potentielle comparée à la production dite conventionnelle faisant appel aux pesticides.
Et le résultat va à l’encontre de ce que l’on pourrait penser. En fait, produire du bio peut se révéler tout aussi efficace et rentable ! En effet, pendant des décennies, l’agriculture chimique a été considérée comme la réponse la plus efficace pour garantir de bons rendements en se protégeant des maladies et des parasites. Mais au fond (les tenants de l’agriculture biologique le disent depuis toujours), cela s’est fait en oubliant le savoir-faire paysan.
Les bienfaits évidents du respect de la biodiversité
Selon l’Inra, les conclusions de cette vaste étude « ouvrent des perspectives d’intérêt pour réduire l’utilisation de fongicides ou d’insecticides de synthèse sans pour autant augmenter les niveaux d’infestation des pathogènes et des ravageurs ». En effet, tout désherber n’est pas obligatoirement une bonne chose pour les récoltes.
En effet, alors que les champs cultivés en agriculture conventionnelle utilisent notamment des fongicides de synthèse, l’agriculture bio se révèle in fine moins infestée par des agents pathogènes tels que les champignons ou les bactéries, du fait du respect de la biodiversité : la présence d’herbes attire des espèces animales qui se révèlent bénéfiques en permettant d’avoir naturellement moins d’insectes ravageurs ou de maladies. Et donc de meilleures récoltes.
Les atouts des micro-fermes biologiques
Ce n’est pas la première fois que l’on parvient à de telles conclusions. Ainsi en 2017, des chercheurs de l’Inra de Versailles s’étaient penchés sur la question des micro-fermes. À l’opposé de l’industrialisation de l’agriculture et de l’exploitation de surfaces de plus en plus importantes, peut-on vraiment s’acheter un lopin de terre et en vivre, de nos jours ? Les micro-fermes biologiques répondent ainsi à un souci de préservation de l’environnement.
Selon cette étude, les micro-fermes biologiques peu mécanisées peuvent avoir un meilleur taux de viabilité que des fermes maraîchères plus mécanisées, sur une surface agricole inférieure. Très diversifiées, avec parfois plus de 30 cultures différentes par ferme, elles privilégient en effet une commercialisation en circuits courts et la vente directe, avec de meilleures marges. « Quand le maraîchage classique nécessite au moins 15.000 m2 pour faire vivre un agriculteur, les micro-fermes n’ont besoin que de 2.000 à 8.000 m2 », souligne l’étude. On comprend mieux que ces micro-fermes biologiques aient représenté à elles seules un tiers des 3.000 nouvelles exploitations agricoles créées en France en 2013.