Élévation des températures moyennes, vagues de chaleur, manque d’eau, mais aussi fortes précipitations et épisodes orageux… L’été 2022 le démontre plus que jamais : les jardiniers et paysagistes doivent désormais composer avec les conditions météorologiques extrêmes pour créer des jardins durables. Des extérieurs qui doivent être en mesure de résister à la multiplication des épisodes caniculaires, tout en demeurant endurants face à l’ensemble des aléas climatiques. Comment procéder ?
Changer sa manière de jardiner pour adapter son jardin au réchauffement climatique
1 – Plantez les arbres, arbustes et plantes vivaces à l’automne plutôt qu’au printemps
Si le printemps, après les dernières gelées, est connu pour être une bonne période de plantation, l’arrivée plus tôt dans la saison des premières vagues de chaleur est un paramètre à prendre en compte.
Face aux étés caniculaires pouvant s’avérer fatals aux jeunes plantations, mieux vaut désormais planter les arbres, arbustes et plantes vivaces à l’automne. Ces plantations destinées à durer au jardin auront ainsi le temps de s’enraciner profondément, de manière à mieux supporter les fortes chaleurs de l’été. Les hivers étant généralement plus doux en raison du réchauffement climatique, les espèces nouvellement plantées devraient passer la période hivernale sans problème, si besoin à l’aide d’un voilage pour les espèces fragiles.
2 – Privilégiez des haies qui demandent moins d’arrosage
Du côté des haies également, l’adaptation est de mise. Pour éviter un arrosage trop important en été en profitant de végétaux supportant les restrictions d’eau, mieux vaut opter pour des haies résistantes à la sécheresse. Par exemple : le laurier-tin. Face au changement climatique, mieux vaut également planter une haie diversifiée, ce qui permettra aussi de privilégier la biodiversité. Ainsi, si l’une de vos haies ne résiste pas, les autres pourront continuer à servir de refuge à différentes espèces !
3 – Évitez les fleurs qui réclament beaucoup d’eau
Une logique qui s’applique aussi aux fleurs, qu’il convient désormais de choisir en fonction de leurs besoins en eau. S’il est difficile de réaliser une sélection précise de fleurs, qui ont généralement toutes besoin d’eau, certaines espèces sont tout de même plus résistantes à la sécheresse.
En savoir plus : Créer des massifs colorés avec des fleurs résistantes à la sécheresse
Il est aussi possible de diversifier les plantations en créant des massifs composés à moitié de graminées, lesquelles supportent bien mieux le manque d’eau.
L’idée est aussi d’éviter de planter des fleurs dont les besoins en eau sont importants, à l’instar de la plupart des rosiers par exemple. Les variétés anciennes de rosiers s’avèrent toutefois plus résistantes aux vagues de chaleur.
4 – Misez sur une pelouse résistante à la sécheresse, en acceptant qu’elle puisse dessécher
S’il est possible de préférer semer un gazon davantage résistant à la sécheresse, les jardiniers doivent accepter qu’en été, la pelouse a tendance à jaunir, dessécher et apparaître clairsemée. Pas d’inquiétude, la plupart des gazons reverdiront à la fin de l’été, avec les premières pluies automnales.
Pensez également à tailler votre gazon de manière raisonnée : pas trop court, en adoptant la tonte différenciée, manière de tondre idéale en été.
5 – Choisissez des arbres plus résistants à la sécheresse
Planter des arbres au jardin permet de créer de l’ombre et donc de permettre aux autres cultures, plus fragiles, de résister aux fortes chaleurs. Privilégiez des espèces plus résistantes à la sécheresse, comme les cerisiers, les pommiers, les figuiers. Avec le réchauffement climatique, les figuiers trouvent désormais leur place dans la plupart des jardins en raison d’hivers plus doux. Il est aussi possible d’opter pour les abricotiers.
Autres espèces d’arbres résistants à la sécheresse :
- L’érable champêtre
- L’érable platane
- Le frêne à fleurs
- Le mûrier platane
- L’olivier
- Le savonnier de Chine
- Le tilleul à petites feuilles
- Le tilleul à grandes feuilles (toutefois moins résistant que celui à petites feuilles).
6 – Au potager, misez sur des légumes moins gourmands en eau
Idem au potager, où l’idée n’est pas de cultiver uniquement des légumes réclamant moins d’arrosage, mais de varier les plantations pour mieux supporter les étés caniculaires et restrictions d’eau. Vous pouvez ainsi privilégier les légumes-feuilles, qui résistent mieux au soleil, ou les légumes graines, qui supportent mieux les périodes de sécheresse.
En savoir plus : 26 légumes supportant le manque d’eau au potager
7 – Paillez systématiquement vos plantations
Face à la sécheresse, le paillage est une bonne pratique à adopter systématiquement. Pailler le pied des plantations avec un paillage organique permet d’aider le sol à résister au dessèchement, tout en le nourrissant. Le substrat sera ainsi enrichi via la décomposition du paillage et l’eau s’évaporera moins rapidement, ce qui évitera à la terre de créer une croûte en surface ; un sol trop desséché absorbant bien moins l’eau.
Le paillage permet aussi d’éviter un désherbage contraignant, puisque cela freine le développement des mauvaises herbes.
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8 – Créez des zones de fraîcheur et microclimats au jardin
Agencer son jardin de manière à créer des zones de fraîcheur est aussi un bon moyen d’aider les plantations en période de sécheresse. Outre planter des arbres pour favoriser une ombre salvatrice, vous pouvez aussi planter des haies ou réaliser des buttes qui ombreront également certaines zones.
Pensez aussi à rassembler vos végétaux en fonction de leurs besoins en eau, mais aussi en exposition et type de sol.
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9 – Récupérez toutes les eaux non polluées
Pour l’arrosage, installer un récupérateur d’eau de pluie est essentiel pour réaliser des économies d’eau. L’eau de pluie est idéale pour arroser les plantes, puisqu’elle n’est pas chlorée comme peut l’être celle du robinet.
Autre pratique à adopter : recycler l’ensemble des eaux de récupération non polluées pour arroser les plantations. Cela peut concerner, par exemple, l’eau de cuisson et l’eau de lavage des fruits et légumes, l’eau des douches et bains lorsque le savon employé est le plus naturel possible, etc.
10 – Malgré la sécheresse, n’oubliez pas les autres conditions météorologiques
Enfin, pour créer un jardin durable, les paramètres liés à la sécheresse ne doivent pas être les seuls pris en compte. Un jardin vivant toute l’année, il faut donc aussi composer avec les autres aléas météorologiques, tels que les fortes pluies, les épisodes de gelées tardives ou encore de grêles. Essayez ainsi de privilégier des plantes rustiques comme le romarin et le thym, qui supportent aussi bien la chaleur que le froid.
Citons également l’aubépine blanche, arbre de taille moyenne qui au printemps se couvre de petites fleurs délicatement parfumées ; le saule pleureur, arbre rustique dont les longues branches qui retombent au sol créent un ombrage efficace ; ou encore le chêne vert, qui supporte aussi bien les températures hivernales qu’estivales. Dans la même optique, mieux vaut choisir des végétaux dont la floraison n’intervient pas trop tôt, afin que les gelées tardives ne puissent pas leur être fatales.
Dernier conseil : accepter que sous l’effet du changement climatique, le jardin évolue. Certaines plantations vont dépérir, quand d’autres résisteront. Remplacer alors les plantes qui n’ont pas survécu par d’autres espèces plus résistantes aux différentes conditions météorologiques vous permettra d’obtenir, petit à petit, un jardin plus résiliant.