Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs américains, souligne à quel point une infinité de particules de plastique se libèrent des contenants plastiques quand on les chauffe.
Des milliards de nanoplastiques libérés
C’est un réflexe pour aller plus vite et se simplifier la vie : réchauffer sa nourriture au micro-ondes, à commencer par les petits pots et autres biberons pour les bébés. Pourtant, en fait, rien n’est plus nocif que cela, comme viennent de le démontrer des chercheurs américains de l’Université du Nebraska-Lincoln. Les nanoparticules de plastique libérées par les contenants chauffés ainsi ont un effet dévastateur.
Ce sont en effet des milliards de nanoplastiques qui sont libérés lors du passage des récipients au micro-ondes. Autant de particules que nous allons ingérer. « De nombreuses études, dont la nôtre, démontrent que la toxicité des micro et nanoplastiques est fortement liée au niveau d’exposition.Il est vraiment important de savoir combien de micro et nanoplastiques nous absorbons », explique Kazi Albab Hussain, auteur principal de l’étude et doctorant en génie civil et environnemental.
Une quantité de particules plastique terrifiante
Selon lui, « lorsque nous mangeons des aliments spécifiques, nous sommes généralement informés ou avons une idée de leur contenu calorique, de leur taux de sucre, d’autres nutriments. Je pense qu’il est tout aussi important que nous soyons conscients du nombre de particules de plastique présentes dans nos aliments. » Ainsi, « tout comme nous comprenons l’impact des calories et des nutriments sur notre santé, connaître l’ampleur de l’ingestion de particules de plastique est crucial pour comprendre les dommages potentiels qu’elles peuvent causer. »
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Les études menées à partir de 2021 ont été faites avec deux contenants d’aliments pour bébés en polypropylène et une poche réutilisable en polyéthylène, tous approuvés par la FDA (Food and Drug Administration) américaine. Le principal auteur des recherches publiées fin juillet a été littéralement terrifié par la quantité de particules de plastique observées au microscope dans les pots pour bébé : plus de 2 milliards de particules nanoscopiques et 4 millions de particules microscopiques pour chaque centimètre carré de contenant…
À quand une mention sur l’étiquette ?
Les chercheurs américains ont par ailleurs cultivé et exposé des cellules rénales embryonnaires aux particules de plastique libérées par les conteneurs chauffés au micro-ondes. Au bout de seulement deux jours, seulement 23 % des cellules rénales exposées aux concentrations les plus élevées avaient survécu. C’est là un taux de mortalité bien plus élevé que celui observé jusque-là dans les études sur la toxicité des micro et nanoplastiques.
Ces résultats pourraient contribuer à ce que les marques comme les consommateurs veillent à identifier les polymères libérant le moins de particules, voire quasiment pas. Des qualités que le chercheur et jeune papa qu’est Kazi Albab Hussain souhaiterait voir inscrites demain sur les étiquettes des produits. A quand l’obligation de mentions « sans microplastiques » ou « sans nanoplastiques » ?
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