Jeu du foulard, happy slapping, Tide Pod Challenge… Nombreux sont les défis et jeux dangereux en vogue chez les ados. C’est le cas de celui qui consiste à inhaler du gaz hilarant. Mais plutôt qu’un fou rire, certains ont perdu connaissance et ont eu de graves séquelles neurologiques. Un jeune homme est même décédé. Faut-il qu’il y ait d’autres morts pour que ce jeu cesse ?
Gaz hilarant – Un phénomène en augmentation qui inquiète les autorités sanitaires
Pour préparer des espumas ou de la chantilly, on peut utiliser un siphon à gaz. Un objet qui permet de rendre un beau résultat culinaire mais que de plus en plus de personnes, en particulier les adolescents, utilisent pour tout autre chose et qui peut mettre leur vie en danger.
Respirer le gaz des siphons de cuisine, le protoxyde d’azote, pour provoquer un fou rire. Cette pratique n’est pas nouvelle mais est en forte augmentation depuis 2018. Un usage détourné dangereux qui peut même s’avérer mortel. Le phénomène prend une telle ampleur, que les autorités sanitaires ont décidé de tirer la sonnette d’alarme.
De nombreux cas d’accidents dus à l’usage détourné des cartouches de protoxyde d’azote
« Depuis janvier 2019, 25 signalements d’effets sanitaires sévères ont ainsi été notifiés aux CEIPA, dont 10 graves avec des séquelles pour certains cas » alerte le ministère de la Santé. À noter que 10 de ces accidents se sont déroulés dans la région Hauts-de-France et, dans la plupart des cas, il s’agissait d’hommes âgés de 18 à 34 ans.
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Yohan, un jeune homme de 19 ans en est même mort. Il inhalait du gaz hilarant dans un ballon quand, victime d’un arrêt cardiaque, il est décédé. Un jeu qui lui a coûté la vie et contre lequel sa mère, Nadine, se bat. « Je ne sais pas ce qu’ils attendent, des morts et encore des morts… C’est révoltant ! Personne ne bouge » a-t-elle déclaré au Parisien(1).
Asphyxie, arrêt cardiaque, perte de connaissance…
Respirer du gaz hilarant, du « proto », est une pratique extrêmement dangereuse et qui expose à deux types de risques majeurs, « des risques immédiats : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche, perte du réflexe de toux (risque de fausse route), désorientation, vertiges, risque de chute ; des risques en cas d’utilisation régulière et/ou à forte dose : atteinte de la moelle épinière, carence en vitamine B12, anémie, troubles psychiques ».
Par ailleurs, la consommation de protoxyde d’azote associée à de l’alcool ou de la drogue, majore les risques. C’est pourquoi, en cas de symptômes inhabituels après consommation ou de difficulté à contrôler et stopper sa consommation, il est recommandé de consulter immédiatement un médecin.
À ce jour, une réflexion est menée afin de mettre en place des actions qui puissent permettre de limiter l’utilisation de ces produits dans un usage détourné.
Illustration bannière : Des cartouches de siphon vides qui jonchent le sol comme on en trouve beaucoup en ce moment – © Lois GoBe