Quoi de plus populaire que le jean, icône mondiale à la longue histoire. Un tissu dont la fabrication n’a la plupart du temps rien de reluisant, sa production cachant bien souvent des conditions de travail précaires et un impact environnemental désastreux. Un constat face auquel Davy Dao, fondateur de l’entreprise éponyme, a souhaité agir en créant des jeans 100 % local, du sourcing des matières premières au dernier point de couture.
Derrière Dao, un rêve d’enfance devenu aventure entrepreneuriale
Pour comprendre ce qui anime cet entrepreneur autodidacte, il faut – comme bien souvent – remonter aux origines de son histoire : l’enfance, période qui nous façonne tous bien plus qu’on ne le pense. Celle de Davy Dao s’est déroulée au sein d’une famille nombreuse composée de 8 enfants. Jeter n’était pas envisageable, il fallait donc repriser pour faire durer les vêtements aussi longtemps que possible. Pour le jeune Davy, cela signifiait entre autres porter des jeans déjà éprouvés par ses grands frères. Qu’à cela ne tienne, de cette contrainte est née une passion : la couture, l’occasion rêvée de tester ses premières idées et de voir la magie opérer entre ses mains.
Le créateur Davy Dao. © Alex Marchi
Une passion qui mènera Davy Dao, né à Troyes, jusqu’au Vietnam, sur les traces de son histoire familiale mais aussi en quête de compréhension d’une industrie souvent opaque : la filière du jean, tissu produit majoritairement dans ce pays considéré comme l’un des plus gros exportateurs mondiaux. Dans les usines de Hô Chi Minh-Ville, le jeune homme prend conscience de l’importante pollution générée par l’industrie de la mode, laquelle ne permet pas d’offrir des conditions de travail respectables aux employés. À 25 ans, Davy Dao rentre donc en France avec une conviction : les jeans qu’il fabriquera ne seront pas produits dans cette usine du monde sans éthique. Ils seront « made in France ».
Davy Dao dans son atelier. © Dao
Davy Dao se met en quête de ses premières machines à coudre, dénichées d’occasion un peu partout en France. En 2012, après de nombreux essais, l’aventure Dao débute au sein du petit studio dans lequel vit le créateur, qui devient très vite son atelier. Trois machines à coudre lui servent alors à concevoir les tout premiers jeans Dao, qui rencontrent une première clientèle désormais fidèle. Des premiers pas bien décidés, desquels naît une aventure entrepreneuriale : en 2014, Davy et son petit atelier déménagent au 5 rue Nicolas, à Nancy.
Chez Dao, 80 % des tissus proviennent de France (Vosges, Somme et Doubs), les 20 % restants étant tissés à Vergara, Pays basque espagnol.
Dao à l’origine du premier jean en lin 100 % français
C’est donc au contact direct de sa clientèle que le jeune créateur produit ses jeans, des vêtements fabriqués en circuit court : 80 % des tissus proviennent de France (Vosges, Somme et Doubs), les 20 % restants étant tissés à Vergara, Pays basque espagnol. Les créations Dao font notamment la part belle au lin français, l’Hexagone étant un important producteur mondial. Précurseur dans ce domaine, Dao lance en 2018 les premiers jeans en lin « cultivés, tissés et fabriqués en France ». Des jeans qui rejoignent le 14.oz selvedge chevrons, le denim signature de la marque, devenue spécialiste des jeans selvedge après une rencontre déterminante avec Cédric Plumey, fondateur de la Manufacture Métis à Montbéliard. Également autodidacte, ce dernier déniche une vieille machine à navettes Picanol de 1962 et, à force d’essais, parvient à produire le premier selvedge 100 % français selon la méthode traditionnelle. Vous l’aurez compris, Dao, c’est avant tout une aventure de passionnés, émaillée de rencontres déterminantes comme celle de Romain, qui devient associé de Davy en 2017, auxquels se joint Chantala, première couturière recrutée par la jeune entreprise.
Davy et son associé Romain. © Dao
Une passion qui se partage et touche une clientèle toujours au rendez-vous. En 2021, Romain et Davy se retrouvent à la tête d’une équipe désormais composée de 13 talents, d’une boutique à Nancy et d’un véritable atelier de production. Cette localisation, sur le territoire français et au plus près des clients, permet à la marque de proposer des vêtements made in France de qualité, qui n’ont rien à cacher. Chaque habit, inspecté sous toutes les coutures, est fabriqué avec des tissus soumis à une batterie de tests permettant de s’assurer de leur résistance. Car acheter un jean Dao, c’est aussi faire le choix d’une consommation raisonnée : en clair, consommer moins, mais mieux. Les jeans Dao sont donc conçus pour durer, que ce soit en termes de qualité de fabrication que d’intemporalité des lignes. Un design qui entend perdurer dans le temps en s’inspirant des grands classiques du passé, tout en y insufflant la modernité nécessaire pour répondre aux attentes contemporaines.
Chaque habit, inspecté sous toutes les coutures, est fabriqué avec des tissus soumis à une batterie de tests permettant de s’assurer de leur résistance.
Dao et Jean Prouvé : une esthétique épurée pour un design durable
Pour Davy Dao, jeune papa avec lequel nous avons eu l’occasion d’échanger autour de ses inspirations, un vêtement doit combiner confort, longévité, mais également économie. Une économie de ressources naturelles pour préserver la planète à son échelle, mais également une économie d’argent, en consommant moins. Si les jeans Dao, 100 % français, ne peuvent bien sûr pas être vendus aux mêmes prix que ceux de la fast fashion, leurs tarifs sont ainsi pensés pour demeurer accessibles et permettre l’achat d’un vêtement durable. Une philosophie de consommation que la marque Dao a également souhaité rendre accessible au plus grand nombre en permettant un paiement en plusieurs fois.
Davy Dao et son équipe ont installé leur atelier à Maxéville, dans la banlieue nancéienne. © Dao
Cette vision créative tel que l’entends Dao n’est pas sans rappeler celle de Jean Prouvé, architecte et designer français icône du mouvement moderniste de l’après-guerre. Autodidacte tout comme Davy Dao, Jean Prouvé avait également ouvert son premier atelier de production à Nancy, en 1924. Un atelier qui se trouvait dans la banlieue nancéienne, à Maxéville, là où Davy et son équipe ont désormais installé leur propre atelier.
La veste Cécile, en denim brut bleu de qualité, fluide, stretch et résistant.
Tout comme les créations de Jean Prouvé, celles de la marque Dao semblent se concentrer sur la fonction, laquelle inspire le design et ses méthodes de fabrication. Une production artisanale fonctionnaliste, mais soucieuse de l’humain, parvenue à traverser les décennies comme un pont entre le passé et le présent.
Cette veste de volume ample, à porter oversize, est confectionnée en coton biologique.
Tout au long de sa carrière, Jean Prouvé s’est ainsi évertué à tester de nouvelles matières, techniques et composants, le tout dans le respect de l’Homme et de ses nécessités. Car de la nécessité découle bien souvent l’innovation, à l’image du premier jean en lin entièrement produit et cousu en France par Dao ; un vêtement innovant qui permet l’économie de milliers de litres d’eau et produit deux fois moins d’équivalent de CO2 qu’un kilo de textile importé.
L’équipe Dao. © Dao
Reconnaissant et fier de cette aventure portée par une équipe de passionnés, Davy Dao nous confie déborder d’idées pour la suite. En attendant de découvrir les nouveautés de la marque, les vêtements Dao pour femme et homme sont à retrouver en ligne sur Daodavy.com et dans toute la France, auprès de nombreux revendeurs.
Acheter un jean Dao, c’est aussi faire le choix d’une consommation raisonnée.
