La 6ème extinction massive d’espèces
Comme le souligne Pascal Picq, l’homme est parfois inconscient de cette évolution : ainsi les progrès de la médecine se font au détriment des virus ou de tout un tas d’agents pathogènes, qui eux aussi contribuent à l’aseptisation générale et à l’appauvrissement de la variété écologique planétaire. Mais c’est surtout le travail réducteur de l’agriculture industrielle moderne qui est en cause : les grandes firmes agro-chimiques ou agroalimentaires, en imposant des variétés qui sont adoptées de manière uniforme par les agriculteurs du monde entier, appauvrissent le capital génétique de l’humanité ; parfois sans le vouloir ni s’en rendre compte.
La conclusion de ce constat est relativement simple : l’homme, en se croyant au centre de tout, en oubliant la variété de la création, travaille à sa propre fin. En ne préservant pas la diversité des espèces et la biodiversité, il appauvrit le capital qu’il lègue à ses enfants car « la diversité est la condition nécessaire au mécanisme de l’évolution », ce qu’il appelle l’impératif « de la descendance avec évolution » pour la survie.
L’impact sur notre priorité devrait être clair : la priorité n’est pas de ressusciter des mammouths ou des néandertaliens, ni d’inventer une vie plus longue avec les manipulations génétiques ou le transhumanisme, mais bien de préserver ce qu’on a, la biodiversité naturelle dans toute sa diversité….
Ce plaidoyer écologique est une puissante incitation à respecter la diversité culturelle. Car pour préserver notre succès évolutif, il faut préserver les diversités naturelles, sauvages ou domestiques, ethniques ou culturelles. On pourrait le traduire par : pour nous sauver nous-mêmes, respectons les autres.
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L’hypothèse de la 6ème extinction de masse est-elle crédible ?
Un article de 2011 dans la revue Nature (1) a étudié l’hypothèse d’une 6ème grande extinction massive d’espèce dans l’histoire de la Terre. Pour juger, un des critères est la vitesse de disparition des espèces par rapport au rythme naturel normal (basé sur l’étude des fossiles, c’est-à-dire par rapport aux vitesses naturelles d’extinction en l’absence d’influence humaine). La vitesse d’extinction constatée de nos jours est anormalement élevée, mais on ne peut pas conclure pour l’instant que la 6ème extinction s’est déjà produite. Elle est en cours.
Le nombre d’espèces disparues de nos jours est encore loin d’atteindre celui qu’on a connu lors des 5 extinctions de masse précédentes.Seuls quelques pourcents des 8,7 millions d’espèces vivantes de la Terre se sont pour l’instant éteintes. Pour Barnosky et al. la conclusion est la suivante : sur le ryhtme actuel de disparition, si toutes les espèces actuellement listées comme étant menacées (au sens de l’IUCN) disparaissent au cours des 100 prochaines années, nous pourrions atteindre l’équivalent de la 6ème extinction d’ici 240 ans. D’autres publications scientifiques (Pereira et al) montrent que le rythme actuel est supérieur à celui mesuré par Barnovosky.
« Au cours de notre vie, des centaines d’espèces pourraient disparaître en raison de nos propres actions« , tonne Julia Marton-Lefèvre, directrice de l’UICN.
- 188 mammifères se trouvent dans la catégorie la plus grave, « en danger critique d’extinction«
- Globalement, un mammifère sur quatre, 1 oiseau sur 8 , un tiers des amphibiens et 70 % des plantes sont en danger.
- Au total, 785 espèces sont déjà éteintes et 65 survivent seulement en captivité ou à l’état domestique, selon l’UICN.
- Selon les experts, le rythme actuel d’extinction est de 100 à 1.000 fois supérieur à ce qu’il a été en moyenne sur des centaines de millions d’années.
De Darwin à Lévi-Strauss L’homme et la diversité en danger
Charles Darwin a découvert la baie de Rio le 3 avril 1832 sur le Beagle (périple de 1831/1836) et Claude Lévi-Strauss découvre la baie de Rio en cargo en 1935. « Tristes tropiques » paraît en 1955, un siècle après le « Voyage d’un naturaliste autour du monde » en 1839 de Charles Darwin.
Dans ce nouveau livre, Pascal Picq imagine que les deux savants qui repartent à l’aventure, à la redécouverte du nouveau monde. Nouveau monde que Darwin et Lévi-Strauss seraient bien en peine de reconnaître, tant la diversité naturelle et la diversité culturelle ont été atteintes. À mesure que des espèces disparaissent et que des cultures et des langues meurent, c’est notre avenir et celui de la Terre qui sont compromis. Darwin et Lévi-Strauss nous avaient avertis. Pourquoi ne les a-t-on pas compris ? 22,90 € chez Odile Jacob
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(1) Barnosky et al. Nature 3 mars 2011
Sur la biodiversité :
- La Biodiversité en danger : notre dossier
- Tous les articles sur l’extinction des espèces et des ressources
- La lente extinction des papillons
- Le génocide silencieux des requins
- Vietnam. Une colonie de gibbons menacés d’extinction découverte !
- Biodiversité. 6 des 8 espèces d’ours menacées de disparition
- Une plateforme pour sauver des espèces, e-speces
- Biodiversité : nos oiseaux disparaissent
- La biodiversité végétale menacée en Guyane
- Les statistiques de la biodiversité sur le Planetoscope
entre nous, il est fort dommage qu’un site qui pronnent la consommation raisonnée comporte autant de pop up de pub!
pronne
Bonjour gg
Ces pub sont malheureusement une obligation économique pour nous. Il s’agit de la nécessité de payer les salaires des journalistes : la pub nous permet donc de faire avancer nos idées (proches des vôtres dirait-on) en restant en accès gratuit pour nos lecteurs. Une pub sur notre site ne nous rend ni responsable ni solidaire de ce que fait ou est l’annonceur. Heureusement !
Il s’agit uniquement du jeu normal de l’économie des médias.
Comme vous le dites, cela fait froid dans le dos ! Nous préparons un triste avenir à nos enfants et surtout petits-enfants. Ils ne connaîtront pas ce que ceux de ma génération ont vécu : une planète encore à peu près respectée. Mais il faudrait que chacun de nous révise sérieusement son mode de vie, et cela, 90 % ne le veulent absolument, envers et contre tout, nous voulons continuer à consommer, consommer, consommer !!!
Si chacun faisait un geste, puis deux, puis trois, dans le bon sens, les choses finiraient par s’arranger progressivement. N’oublions pas que « les petits ruisseaux font les grandes rivières… «