De la viande bovine tuberculeuse dans nos assiettes !

Le Canard enchaîné révèle que 8.000 vaches de races à viande, soit 3.000 tonnes commercialisées légalement chaque année en France proviennent d’animaux tuberculeux. Grâce à un texte de loi européen, il est possible de mettre sur le marché un animal tuberculeux si les lésions impliquées par la maladie ont été ôtées de la carcasse.

Plus de 3.000 tonnes de viande seraient contaminées et vendues dans des supermarchés

Voici un nouveau scandale dont la filière bovine se serait bien passée et qui arrive après celui de la viande de cheval. Le Canard enchaîné a dévoilé  dans son édition du mercredi 25 octobre une information qui fait froid dans le dos : de la viande de vaches malades de la tuberculose se retrouve dans les rayons des supermarchés français. Et l’on ne parle pas ici de dizaine de steaks hachés. Chaque année, plus de 3.000 tonnes de viande seraient contaminées (8.000 vaches) et vendues dans les rayons des grandes surfaces. « Assurément, le risque n’est pas nul » pour le consommateur, même si les cas de contamination sont « beaucoup plus rares que jadis« , selon Le Canard Enchaîné. Et les Anglais utiliseraient à leur avantage la législation française plus permissive pour écouler leur propre viande contaminée.

Que met-on dans nos assiettes ? © Franck Boston

Et ces ventes sont parfaitement légales. Tout bovin contaminé subit un examen post-mortem. Si les reins ou le foie sont contaminés et portent des traces du bacille de Koch, le vétérinaire peut demander leur destruction. Mais, il existe une subtilité juridique. Un règlement européen de 2004 stipule ainsi : « lorsqu’une lésion tuberculeuse a été retrouvée dans les ganglions lymphatiques d’un seul organe ou partie de la carcasse, seul l’organe ou la partie de carcasse infectée doivent être déclarés impropres à la consommation« . Et il est ainsi possible de mettre sur le marché un animal tuberculeux si les lésions impliquées par la maladie ont été ôtées de la carcasse.

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La tuberculose se transmet de l’animal à l’homme : chaque année 5.000 cas sont recensés

« À cette curieuse histoire de microbes, s’ajoute une affaire de gros sous« , selon l’hebdomadaire satirique, qui s’est procuré des factures auprès de plusieurs élevages. Le kilo de carcasse, habituellement payé 3,5 euros, peut chuter à 1,5 euro. Le prix affiché en rayon en revanche ne change pas selon Le Canard enchaîné qui précise que « la quasi-totalité des bovins exécutés pour cause de tuberculose sont, en effet, des races à viande, proposées plus cher en rayon que la vulgaire vache de réforme » qui a fourni du lait pendant onze ans.

© SGr

Une très mauvaise nouvelle pour les amateurs de viande bovine, encore marqués par les nombreux dégâts causés par la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Appelée aussi maladie de la vache folle, il s’agit d’une dégénérescence du système nerveux central.

La tuberculose bovine de son côté, est une maladie animale transmissible à l’homme. On compte chaque année une cinquantaine de cas de transmission, notamment chez les agriculteurs, les vétérinaires et autres amateurs de lait cru. Sous sa forme classique, elle attaque les poumons du malade avant de se transmettre dans les ganglions et provoquer la mort. En France, elle est plutôt rare grâce au vaccin BCG, et des traitements antibiotiques existent. Néanmoins, on recense 5.000 nouveaux cas chaque année dans l’Hexagone.

Illustration bannière : Côte de boeuf- © hlphoto