Pour les auteurs de ce rapport publié par Greenpeace, seule une sortie définitive du nucléaire est à même de résoudre le problème des déchets radioactifs.
Le stockage géologique, une bombe à retardement pour les nappes phréatiques
Dans un rapport long de cent pages et qui passe en revue les politiques de gestion des déchets nucléaires dans sept pays (Belgique, France, Japon, Suède, Finlande, Grande-Bretagne et États-Unis), des experts mandatés par Greenpeace pointent « l’absence totale de solution satisfaisante et sûre pour gérer les déchets nucléaires dans chacun des pays »(1). Ils préconisent « l’arrêt du cercle vicieux de la production de déchets nucléaires ».
Une grande partie du rapport est dédiée au stockage géologique, cette même solution sur laquelle repose le très médiatique projet Cigéo à Bure. Or, pour les auteurs du rapport, « enfouir [les déchets radioactifs] de manière totalement irréversible dans la croûte terrestre » constitue une fausse solution.
« La thèse selon laquelle on dispense les générations futures de se soucier des déchets radioactifs, parce que, d’une certaine façon, on va les faire ‘disparaître‘, est d’une grande hypocrisie », peut-on lire dans le rapport. Le sous-sol étant le lieu de circulation et de stockage de l’eau, l’hypothèse selon laquelle des eaux chargées d’éléments radioactifs puissent un jour remonter à la surface, est en effet plausible. « La reproduction d’une telle solution dans des conditions incontrôlées ne pourrait qu’aboutir à la pollution à grande échelle des eaux souterraines dans de nombreuses régions du globe », mettent-ils en garde.
Le retraitement de combustible usé ne présente aucun avantage
Les auteurs du rapport s’attaquent également au « retraitement » de combustible usé, opération qui consiste à le dissoudre dans de l’acide nitrique afin de séparer le plutonium utilisable dans des armes nucléaires. « Ce procédé aboutit à des déchets liquides très radioactifs », rappellent-ils. Pour eux, la séparation des déchets nucléaires en « matières valorisables » et déchets doit être abandonnée. Ce processus produit en effet des déchets toujours plus radioactifs, qui viennent s’ajouter à la masse déjà existante.
En effet, on estime qu’actuellement dans le monde entier, il y a 2,4 milliards de tonnes de résidus de traitement d’uranium et 370.000 tonnes de métal lourd de combustible usé. Cette doctrine de « revalorisation », « dictée par les producteurs de déchets, doit être entièrement revisitée », affirment les auteurs du rapport.
Illustration bannière : Déchets nucléaires – © MikeDotta
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