Au fond des océans, les déchets plastiques ne meurent jamais

À quelle vitesse des déchets se décomposent-ils au fin fond des océans ? La réponse est des plus inquiétantes.

Rédigé par Paul Malo, le 24 Jun 2020, à 9 h 55 min
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Des chercheurs allemands viennent de publier les résultats de leurs recherches sur la dégradation des déchets et des sacs en plastique au plus profond des mers.

Des déchets à plus de 4.000 mètres de profondeur

C’est une vieille image, datant de 2016, qui a récemment fait surface sur les réseaux sociaux : celle d’un pot de yaourt datant des Jeux Olympiques de 1976, retrouvé quasi intact par un bénévole de l’association Asso Nature Libre sur une plage de France. Si l’image était datée, les faits sont réels : on peut retrouver au fond des océans des déchets vieux de plusieurs décennies.

Des chercheurs ont d’ailleurs récemment publié dans la revue Nature le fruit de leurs études sur des déchets et des sacs en plastique vieux de plus de vingt ans retrouvés à plus de 4.000 mètres de profondeur(1).
En effet, en 2015, un robot sous-marin de l’institut GEOMAR Helmholtz Centre for Ocean Research Kiel avait découvert un sac en plastique contenant une canette de Coca datant de 1988 au fin fond de l’océan Pacifique, et ce à 4.150 mètres de profondeur.

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Aucun signe apparent de dégradation

Malgré la profondeur où elle a été trouvée et son âge, cette canette en aluminium, facile à dater car il s’agissait d’une édition spéciale créée pour la Coupe Davis de 1988, n’avait pas disparu car le sac en plastique l’avait étonnamment préservée des assauts du sel et de l’eau.
En étudiant d’autres déchets ainsi retrouvés au fond de l’océan, les chercheurs ont pu mener une étude à long terme sur la dégradation des plastiques en haute mer, et la manière dont ils influencent les communautés microbiennes se développant sur leur surface. Un véritable travail de détective, et des résultats inquiétants.

Selon ces chercheurs, « les résultats, y compris les analyses microscopiques, spectroscopiques, physiques et microbiennes, démontrent clairement que les matériaux polymères ne présentent aucun signe apparent de dégradation physique ou chimique ». Ainsi, « seules les couches superficielles des polymères présentent une hydrophobie réduite, probablement due à la colonisation microbienne ».

Au printemps dernier, une étude avait déjà montré que les sacs en plastique soit disant « biodégradables » avaient pu résister plusieurs années en mer, das l’air et sous terre !

Illustration bannière : La pollution plastique nous rattrape – © © chaiyapruek youprasert
Références :
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