La nourriture occupe une place importante dans notre vie. Non seulement elle nous empêche de mourir de faim, mais en plus, elle influence nos prises de décision. Encore, plus loin, en fonction de ce que l’on mange le matin, on ne décide pas des mêmes choses.
Faire ses courses le ventre plein
« Ventre affamé n’a point d’oreilles » conclut la morale de la fable Le Milan et le Rossignol. Sans être un grand scientifique, Jean de La Fontaine avait vu juste. Et pour cause, les repas que nous prenons influencent nos prises de décisions.
Rien que pour faire ses courses, l’on sait que la faim peut avoir une mauvaise influence sur notre cerveau et notre comportement. Elle peut pousser le consommateur à acheter plus de produits, même non alimentaires. Qui n’a jamais été surpris par certains de ses achats une fois arrivés chez soi ? C’est pourquoi, afin d’éviter les achats compulsifs, il est conseillé d’y aller le ventre plein.
Au supermarché, pensez à tout sauf à manger ! © Dean Drobot
Prendre des décisions lorsqu’on n’a pas faim
La faim est une grande tentatrice, mais elle est aussi une mauvaise conseillère. « C’est en tout cas la conclusion d’une étude récente de l’Université de Dundee en Écosse », lit-on dans le Huffington Post. Lors de leur expérience menée avec cinquante volontaires, les chercheurs se sont aperçus que les participants qui avaient le ventre plein étaient capables de patienter 35 jours pour gagner une somme d’argent importante tandis que ceux qui étaient à jeun préféraient récupérer une somme plus modeste, mais au bout de trois jours.
« Négocier un accord à votre avantage est donc en partie lié à votre capacité à différer dans le temps la satisfaction de vos objectifs, à accepter la frustration de l’attente. Et pour cela rien de mieux qu’un bon repas avant la négociation ! » expliquent nos confrères.
À lire aussi – Mieux décider et savoir faire des choix
Des décisions différentes en fonction du petit-déjeuner
Vos choix influencés par ce que vous avez avalé au petit déjeuner – © monticello
Ce qui se trouve – ou non ! – dans notre assiette a plus d’importance qu’on pourrait le croire. Selon une étude réalisée en 2017 par des scientifiques de l’Université de Lübeck en Allemagne, en fonction de ce que la personne mange le matin, elle ne prendra pas la même décision. Pour tirer cette conclusion, les chercheurs ont fait jouer les participants à un jeu qui consiste à faire des propositions financières.
Résultat, les sujets qui ont mangé un petit-déjeuner riche en protéines étaient plus conciliants et plus partageurs que ceux qui avaient mangé un repas plus riche en glucides. Ce comportement s’explique par le fait que les protéines contiennent de la tyrosine, un acide aminé qui produit de la dopamine et modifie la chimie du cerveau. L’explication peut aussi venir de l’évolution humaine puisque, pendant la Préhistoire, il était important de partager le fruit de sa chasse, pour la survie du groupe.
