Biodiversité en Île-de-France : 90 % des hirondelles ont disparu

En vingt ans, 90% des hirondelles, 86% des serins cinis et 65% des faucons crécerelles ont disparu en Ile-de-France, apprend-on d’une étude de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et du Muséum national d’histoire naturelle.

Rédigé par Anton Kunin, le 21 Nov 2023, à 11 h 10 min
Biodiversité en Île-de-France : 90 % des hirondelles ont disparu
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Cette étude, s’appuyant sur un réseau d’observateurs bénévoles, montre des baisses dramatiques de populations d’oiseaux en Ile-de-France. Urbanisation et agriculture intensive obligent, la région vit une situation écologique critique.

Sur 38 espèces étudiées, 18 ont vu leurs populations diminuer

Une étude réalisée par la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et le Muséum national d’histoire naturelle révèle une disparition inquiétante des oiseaux en Ile-de-France. En vingt ans, 90 % des hirondelles, 86 % des serins cinis et 65 % des faucons crécerelles ont disparu, illustrant un déclin massif de la biodiversité. Certaines espèces, telles que la caille des blés et le bruant proyer, sont presque éteintes. Leur nombre est si bas qu’il est difficile d’estimer la variation de leur population. Les espèces des milieux agricoles ouverts, comme l’alouette des champs et la linotte mélodieuse, sont particulièrement touchées.

Malgré le déclin général, certaines espèces, comme la corneille noire et le pigeon ramier, sont en progression. Ces espèces, dites opportunistes, profitent de la réduction de la compétition et s’adaptent à de nouvelles niches écologiques. Néanmoins, le nombre d’espèces en déclin dépasse largement celui des espèces en croissance. Sur 38 espèces étudiées, seulement 5 augmentent, tandis que 18 diminuent.

Les populations d’oiseaux, un indicateur précoce pour les humains

Comme l’explique le naturaliste Grégoire Loïs, chargé de mission au Muséum national d’histoire naturelle, à l’Office français de la biodiversité et à l’Agence régionale de la biodiversité d’Ile-de-France, interrogé par Libération, ce déclin de la population d’oiseaux se passe plus rapidement en Ile-de-France qu’ailleurs. Cela, en raison de l’agriculture traditionnellement intensive dans cette région et du déclin de la population d’insectes, sans parler de la très forte densité de population, qui réduit l’habitat naturel des oiseaux.

Et c’est une mauvaise nouvelle pour nous, les humains, également. « Autrefois, lorsque les mineurs de charbon descendaient au fond, ils emportaient avec eux un serin, un canari très sensible aux variations de gaz carbonique. Si l’oiseau cessait de chanter, s’allongeait en bas de sa cage voire mourait, cela indiquait une forte concentration de ces gaz toxiques et les incitait à remonter à la surface au plus vite. On peut facilement faire le parallèle avec la situation actuelle. Les oiseaux vivent dans le même environnement que nous : si celui-ci devient moins vivable pour eux, il le devient également pour nous », a expliqué Grégoire Loïs à Libération.

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

1 commentaire Donnez votre avis
  1. Encore un coup des chasseurs… tiens non, par contre les hirondelles font partie des 130 millions d’oiseaux massacrés chaque année par vos chats domestiques!

    Fort curieusement corneilles noires et pigeons ramiers, espèces chassables voient leur population s’accroitre

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