Selon les autorités brésiliennes et des écologistes, la destruction de la forêt tropicale amazonienne s’est fortement accélérée fin 2007, attisée par une demande soutenue pour le soja, le maïs et le bétail. Entre 60 et 70 % de cette destruction s’effectuent dans l’Etat du Mato Grosso, l’un des gros producteurs de soja brésilien.
Au rythme actuel de la déforestation de l’Amazonie brésilienne, on arrive à un chiffre d’environ 1,3 million d’hectares par an soit 10 % de la déforestation chaque année sur l’ensemble de la planète.
Pour enrayer cette destruction, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a signé, le mardi 22 juillet 2008, deux nouveaux décrets renforçant sa position dans la lutte contre la déforestation illégale en Amazonie. Mais le Brésil en est très loin.
Déforestation zéro : objectif prioritaire du président Lula
Tout d’abord, le premier décret permet aux inspecteurs de saisir les biens des personnes en possession de bois illégalement coupé, et réduit de huit ans à un seul la période durant laquelle les propriétaires peuvent faire appel des amendes pour violations des lois environnementales.
La seconde mesure accentue le nombre d’agents procédant au contrôle du bassin amazonien. Leur nombre n’a toujours été annoncé.
Luiz Inacio Lula da Silva a ajouté que ces mesures visaient à maintenir la compétitivité du soja et des biocarburants brésiliens car certains consommateurs pourraient éventuellement boycotter ces produits s’ils ont l’impression que leur production est néfaste à la forêt.
"Ne pas protéger l’environnement ferait du mal à l’avance du Brésil en terme de compétitivité", a-t-il expliqué.
Le Brésil reste un des pays avec l’une des législations les plus strictes au monde en matière de lutte contre la déforestation et de respect de l’environnement. Mais l’application de la loi demeure inégale, et les défenseurs de l’environnement soutiennent que seulement 1 % des amendes infligées en 2007 ont été collectées.
Des prédictions alarmantes
Rappelons que d’après un rapport de l’organisation écologiste WWF publié en décembre 2007, l’exploitation du bois, le développement du bétail et l’aggravation de la sécheresse devraient progresser dans les prochaines années et détruire 55 % de la forêt Amazonienne d’ici 2030. La déforestation de la forêt amazonienne pourrait relâcher entre 55,5 milliards et 96,9 milliards de tonnes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’ici 2030, »soit l’équivalent de deux années d’émission de CO2 dans le monde », avait prévenu le WWF.
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Article rédigé par Nicolas, Juillet 2008