Global Canopy suit depuis huit ans l’engagement des multinationales (ou l’absence de ces engagements) en faveur des forêts. Force est de constater qu’en 2021, on est toujours loin du compte.
Déforestation : les entreprises produisant de l’huile de palme, du soja, du boeuf, du cuir, du bois sont les lanternes rouges
Les années passent, mais le problème de déforestation qu’engendre l’activité des grandes entreprises est toujours trop peu pris en compte par ces dernières. En 2021, 72 % des 500 grandes entreprises à travers le monde avaient certains engagements. Et encore, ces engagements ne portaient pas sur tous les produits liés à la déforestation présents dans leur chaîne d’approvisionnement, conclut l’ONG Global Canopy dans la dernière édition de son rapport annuel. Autant dire qu’il reste encore du travail à faire !
Ce rapport de Global Canopy nous apprend qu’un tiers de 350 entreprises pointées du doigt en raison de la déforestation n’ont pas d’engagements pour la suppression de leur chaîne d’approvisionnement des matières premières dont la fourniture engendre la déforestation. Il s’agit surtout des entreprises qui produisent de l’huile de palme, du soja, du boeuf, du cuir, du bois et de la pulpe du bois et du papier. Comme le rappelle Global Canopy, ces entreprises sont mal préparées aux évolutions de la législation, la Commission européenne devant prochainement promulguer une directive qui interdirait l’importation sur le sol européen de produits dont la fabrication engendre la déforestation.
Les entreprises françaises, elles aussi, ont encore beaucoup à faire pour empêcher la déforestation
Parmi les meilleurs élèves, Global Canopy cite Nestlé, PepsiCo, Mars, Colgate-Palmolive et Cargill. Ces sociétés obtiennent toutes un score de 60 %, ce qui est, somme toute, honorable comparé à beaucoup d’autres. S’agissant des entreprises françaises, aucune n’obtient un score aussi élevé. Danone obtient 55 %, Kering 55 %, Louis Dreyfus 53 %, Carrefour 49 %, L’Oréal 47 %, LVMH 43 %, Saint Gobain 28 %, l’Association Familiale Mulliez (26 %), Rougier Group 14 %, Fleury Michon 4 %, Le Gouessant 1 % et Lactalis 2 %.
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Global Canopy pointe aussi du doigt les banques et autres sociétés financières qui financent les entreprises dont l’activité engendre la déforestation. Il apparaît que 93 des 150 sociétés financières analysées n’ont pas de politique en matière de prévention de la déforestation. Et seulement une vingtaine de banques et sociétés d’investissement disposent d’une politique de prévention de la déforestation qui prévoit une évaluation des progrès réalisés. Parmi les banques françaises, seules BNP Paribas (54 %) et la Société Générale (40 %) obtiennent un score plus ou moins élevé. Les trois autres figurent très bas dans le palmarès : le Crédit Agricole 15 %, BPCE 0 % et le Crédit Mutuel CIC 0 %.
Illustration bannière : Entreprises et déforestation – © NatalyaBond
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Bien-sûr et malheureusement,il faut contrôler les grandes entreprises qui déforestent, en légiférant aussi. Cependant, les « petits forestiers » locaux (particuliers propriétaires par exemple)participent également au massacre des bois sans contrôle. On le voit partout en France et on en est écoeurés.