Le rapport de l’ONG Greenpeace publié le 27 septembre résonne comme un cri pour sauver les forêts boréales du nord de la Suède, de la Finlande et de la Russie.
Essity déboise les forêts boréales pour fabriquer ses mouchoirs en papier
Le 27 septembre dernier, Greenpeace a publié un rapport très détaillé(1) dénonçant les activités de Essity, deuxième producteur mondial et leader européen sur le marché du mouchoir en papier et du papier toilette. On le connaît en Europe grâce aux produits Lotus, Tempo et Zewa. L’industriel se fournit en pâte de bois auprès d’entreprises qui déboisent massivement les anciennes forêts boréales.
En chiffres, en cinq ans, la Suède a perdu 23.000 hectares de cette forêt qui borde le Pôle Nord. Ce n’est pas mieux en Russie, où le fournisseur d’Essity, Arkhangelsk Pulp and Paper Mill (APPM), envisage de « déboiser des zones situées dans la forêt de Dvinsky, l’une des plus vastes forêts primaires de Russie« , explique le rapport.
Les forêts boréales, poumons de la planète
« Nous demandons à Essity de faire le ménage dans sa chaîne d’approvisionnement« , explique Clément Sénéchal, chargé de campagne au sein de l’ONG. « L’entreprise doit suspendre ses liens avec les fournisseurs qui détruisent les forêts boréales et ne respectent pas les droits des communautés autochtones« .
Et pour cause, les fournisseurs coupent des arbres anciens puis reboisent. Où réside donc le problème ? Les arbres replantés appartiennent à une espèce invasive de conifères, qui entraînent de graves déséquilibres pour les populations locales, la faune et la flore présentes.
Les forêts boréales de Suède, Finlande et Russie, appelées aussi forêts du Grand Nord, représentent un tiers de la surface forestière de la Terre et sont indispensables pour la sauvegarde de la biodiversité et le climat. Essity a répondu à Greenpeace en s’engageant à « travailler à des processus de certification plus exigeants« .
Illustration bannière : Forêt de conifères © Hollygraphic
A lire absolument
En même temps, en comparant les emballages des différentes marques, il était déjà apparent que Lotus était parmi les moins vertueux, au sein des marques les plus vendues. La démarche de Greenpeace est bienvenue car elle permet d’aller interpeller directement le fabricant, mais le consommateur devrait également être davantage responsabilisé.
Par ailleurs, utilisateur de mouchoirs en papier (et donc grand hérétique devant l’éternel…), je me demande si les suremballages en plastique, fort utilisés pour ce type de produit, ne sont pas tout aussi scandaleux.
Le mouchoir en papier une hérésie, plus polluant que le mouchoir en tissu.