Délit de non-partage des tâches ménagères : les Français séduits par l’idée, certains prêts à porter plainte

Pour lutter contre l’inégalité entre les hommes et les femmes, Sandrine Rousseau a proposé le délit de non-partage des tâches domestiques. Une idée à laquelle une Française sur deux se dit favorable.

Rédigé par Audrey Lallement, le 8 Apr 2022, à 11 h 05 min
Délit de non-partage des tâches ménagères : les Français séduits par l’idée, certains prêts à porter plainte
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Vaisselle, aspirateur, lessives et autres joyeusetés pèsent principalement sur les femmes. Si la situation semble évoluer lentement dans le bon sens, une partie des Françaises n’écarte pas l’idée de mettre en place un délit de non-partage des tâches ménagères. Celle-ci a été proposée par l’ex-candidate à la primaire EELV Sandrine Rousseau, en mars dernier.

Tâches ménagères : un réel déséquilibre entre les hommes et les femmes

Adhésion, surprise, colère, moqueries… L’idée de Sandrine Rousseau ne laisse pas indifférent. Lors d’un live sur Twitch avec le magazine Madmoizelle, le 21 mars 2022, l’écologiste et féministe a proposé de créer un délit de non-partage des tâches ménagères au sein des couples. Et pour cause, dans ce domaine, le déséquilibre est bel et bien réel. Une inégalité qui pèse lourdement sur la charge mentale des femmes et dont les répercussions peuvent s’avérer graves.

Selon une étude IFOP pour Consolab réalisée du 28 au 31 mars 2022, c’est-à-dire juste après la déclaration de Sandrine Rousseau, 47 % des sondés adhèrent à l’idée d’un délit de non-partage, dont 10 % qui y sont même très favorables. Contre toute attente, cette opinion est partagée de manière assez équilibrée puisque 50 % des femmes et 44 % des hommes y sont favorables. De manière plus précise, on s’aperçoit que cette idée dépend de l’âge, puisque 61 % des femmes âgées de moins de 30 ans la voient d’un bon oeil, soit 22 points de plus que leurs aînées âgées de plus de 65 ans (39 %).

délit de non-partage des tâches ménagères

15 % des femmes sondées se disent prêtes à porter plainte pour non-partage des tâches ménagères – © iStock.

A lire aussi : La charge médicale, une autre source d’inégalité homme-femme

Tâches domestiques : 15 % des femmes prêtent à porter plainte pour non-partage

Les tâches domestiques et leur inégale répartition peuvent être source d’importants conflits au sein du couple. Selon l’étude IFOP, 7 % des sondé(e)s affirmeraient cesser les relations sexuelles tant qu’il n’y aura pas de changement d’attitude de leur conjoint et 10 % envisageraient même de quitter leur partenaire définitivement. Plus de 4 Françaises sur 10 ont déjà eu envie de partir quelques jours en laissant leur conjoint se débrouiller avec le ménage, 14 % d’entre elles l’ayant très sérieusement envisagé. « Si près de la moitié des femmes ont déjà eu cette tentation, c’est toutefois beaucoup moins en 2022 qu’en 2005 lorsque 68 % étaient dans ce cas », nuance l’étude.

Alors, faut-il mettre en place le délit de non-partage des tâches domestiques ? Selon le sondage IFOP, 15 % des femmes seraient prêtes à déposer plainte contre un conjoint qui se montrerait trop inactif à la maison. Même son de cloche chez les hommes (13 %). Si l’idée de Sandrine Rousseau semble difficilement applicable, elle a le mérite de soulever le problème. Problème qui tend à se résoudre lentement, mais sûrement. Pour preuve, 56 % des femmes interrogées estiment que leur conjoint est plus impliqué que ne l’était leur propre père.

Près d’un Français sur deux est favorable à la création d’un délit de non-partage des tâches ménagères – © iStock.
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