Demain, des algues à la place de la viande ?
La France, et notamment la Bretagne, a l’opportunité de créer une filière de pointe pour transformer les algues en produits finis dans nos assiettes.

Pour une alimentation plus durable, comment trouver des sources de protéines alternatives à la viande ? Les algues pourraient bien être la solution…
Des macroalgues cultivées pour la santé
Entre changement climatique, population à nourrir à travers le monde et surface monopolisée par l’alimentation destinée à la production de viande bovine, la question de trouver des sources de protéines alternatives se pose de plus en plus. Au-delà de tenter de réduire la consommation de protéines animales à l’échelle de la planète, avec quoi remplacer tout ou partie de la viande dans nos assiettes à l’avenir ?
C’est à cette question qu’est consacré le programme de recherche Promalg-Health lancé en Bretagne, terre au milieu de la mer par excellence : proposer de nouvelles sources de matières premières riches en protéines. Et ce à partir des macroalgues qui sont déjà cultivées pour le secteur de la santé.
Une source de protéines exceptionnelle
En effet, les algues marines sont une source d’acides aminés par excellence. Leur potentiel nutritionnel en termes de protéines est même comparable à celui des oeufs et du soja ! Telle la laitue de mer, l’algue verte Ulva, déjà largement consommée en Asie, et proposant une incroyable teneur en protéines, allant jusqu’à 32 % du poids sec de l’algue…
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Les algues rouges, telles que les dulse (Palmaria palmata) ou les ogo-nori (Gracilaria sp.), possèdent également des niveaux de protéines particulièrement élevés (jusqu’à 47 % de la matière sèche). De quoi faire des algues marines une piste alimentaire de premier choix, sur laquelle la recherche devrait sans doute plus largement se concentrer.
La Bretagne en pointe
En effet, à l’heure actuelle, à peine 1 % de la production d’algues est utilisée comme aliment dans les pays occidentaux. Seule vraie contrainte : veiller à créer un marché local, en termes de collecte comme de production, ce que la vaste surface maritime française permet justement. La Bretagne, où un Cluster Algues a été créé, possède tous les éléments nécessaires au développement d’une véritable la filière algues permettant à terme de prendre une place prépondérante dans un contexte européen et international.
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Elle possède à la fois une biomasse algale unique par sa qualité, sa diversité et son abondance, des entreprises dynamiques et innovantes à proximité immédiate de cette ressource, et des compétences en termes d’enseignement supérieur comme de recherche. Pourtant, sur environ 75 000 tonnes d’algues produites en péninsule armoricaine chaque année, moins de 200 tonnes sont issues de l’aquaculture. Le reste, majoritairement des algues brunes, est en fait récolté dans les milieux naturels. Tout, ou presque, reste donc à faire pour que les algues marines remplacent la viande dans nos assiettes sous forme de produits finis…
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