Les jeunes salariés français plus enclins à démissionner
Vous êtes-vous déjà senti démotivé, voire en souffrance au travail ? Ces questionnements vous ont-ils déjà amené à envisager de démissionner ? Si tel est le cas, sachez que vous n’êtes pas seul. 23 % des participants à une enquête de l’institut BVA pour le site mediarh.com envisagent de présenter leur démission dans les deux prochaines années.
Ce sondage, dont les résultats ont été publiés le 19 avril dernier, révèle également que l’envie de démissionner démange plus particulièrement les jeunes salariés. Les employés âgés de 18 à 34 ans sont ainsi un tiers (33 %) à affirmer avoir envie de quitter leur emploi. Un chiffre qui rejoint celui fourni par une récente étude de Randstad, révélant que les jeunes salariés accordent désormais plus d’importance à leur bien-être au travail qu’à leur paie.
Les raisons qui poussent les Français à la démission
Est-ce pour cette même quête d’épanouissement au travail que les salariés sondés affirment être prêts à présenter leur démission ? Pas seulement, comme le démontrent les résultats précis de ce sondage BVA.
En premières positions des raisons invoquées : le manque de reconnaissance, mais également l’épuisement au travail. De réelles souffrances pour 52 % des employés interrogés. L’envie d’un travail mieux rémunéré est également citée par 39 % des sondés, une motivation constatée en particulier chez les salariés non-cadres et les travailleurs du secteur privé.
Le souhait de profiter d’un meilleur équilibre vie privée/ vie professionnelle, est un voeu formulé par 25 % des participants. Enfin, 21 % des employés interrogés rapportent souffrir d’un manque d’évolution dans leur travail.
Les employés français de plus en plus nombreux à quitter leur travail
En 2021 déjà, un pic de démissions des salariés français a été constaté. Entre 2019 (avant l’arrivée de la crise sanitaire liée au Covid-19) et l’année suivante, les démissions ont ainsi augmenté de 5 % chez les jeunes employés en CDI. Selon une autre étude parue début mars 2022, la France a ainsi enregistré une croissance des taux de démissions (tous âges confondus) de + 10 % et + 20 % en juin et juillet 2021, par rapport à 2019.
Au 3e trimestre 2021, 620 000 démissions et ruptures conventionnelles supplémentaires à l’année précédente ont ainsi été enregistrées par la DARES. Des chiffres qui montrent l’existence, sur le marché du travail, d’un avant et d’un après Covid-19. « Cette dernière a changé les mentalités et a amené un nouveau modèle de travail », explique à Francelive Jean-François Garcia, l’un des chercheurs de l’EM Normandie à l’origine de cette étude.
Le télétravail change la donne
L’étude sur les pics de démissions enregistrés récemment par la France souligne ainsi l’envie, chez les jeunes salariés notamment, de bénéficier de meilleures conditions de travail incluant aussi bien le bien-être personnel, que la dimension environnementale. Parmi les avantages désormais souhaités : le télétravail. Tout d’abord contraint par les confinements répétés, pouvoir travailler depuis chez soi est désormais un mode dont les entreprises peinent à faire l’impasse lorsqu’elles recrutent.
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Malgré une envie de démissionner révélatrice d’un mal-être au travail, les employés interrogés dans le cadre du sondage BVA demeurent majoritairement optimistes. 63 % d’entre eux estiment parvenir à trouver, cette année, une issue positive pour leur vie professionnelle, contre 56 % en 2021. Les travailleurs sondés sont également 59 % à estimer que leur emploi est « bénéfique » à la société.
Le marché du travail n’inspire toutefois confiance qu’à 52 % des salariés français interrogés, qui sont tout aussi partagés en ce qui concerne les perspectives d’évolution de leur carrière comme de leur salaire.