Où consomme-t-on le plus de produits bio ? C’est à la fois une question de lieu d’habitation, mais aussi de budget…
Où consomme-t-on le plus de produits bio en France ?
Faut-il être riche pour manger du bio ? C’est une question récurrente, mais une étude réalisée par Olivier Dauvers, spécialiste des comportements de consommation à partir de données de la société spécialisée IRI, permet d’aller au-delà des idées préconçues… Ou de les confirmer(1) !
En effet, si plus de deux tiers des Français disent consommer du bio au moins une fois par mois, où en consomme-t-on le plus en réalité ?
Plus d’achats de bio dans les départements plus aisés
Résultat : les départements où l’on consomme le plus de produits labellisés AB sont Paris (8 % des achats en grande distribution), les Hauts-de-Seine (6,5 %), les Hautes-Alpes (5,9 %), la Haute-Savoie (5,8 %) et les Alpes Maritimes (5,6 %).
La proportion de produits labellisés bio dans les paniers de course est au final quatre fois plus importante à Paris que dans les départements plus pauvres que la moyenne, telle l’Aisne (1,8 %), le Pas-de-Calais (1,9 %) ou les Ardennes (2,1 %). Il faut dire que consommer bio coûte 50 à 60 % de plus en moyenne que consommer des produits conventionnels.
Faut-il avoir les moyens pour manger bio ?
Tout logiquement, c’est bien dans les départements où les habitants disposent du pouvoir d’achat le plus élevé, que l’on consomme plus de produits bio. À l’exception toutefois des Hautes-Alpes. Mais il se trouve que ce département est celui où les agriculteurs se sont le plus investis dans la production bio : plus de 27 % des terres cultivées y sont dédiées, contre seulement 6,5 % pour la moyenne nationale.
De façon générale, constate l’auteur de cette analyse, plus les habitants d’un département ont des revenus élevés, plus la part de produits bio dans leur caddie est importante. Elle atteint ainsi près de 5 % dans les départements les plus « riches », contre environ 3,4 % dans les départements « pauvres ».
Selon Olivier Dauvers, l’écart se creuse entre gros et petits consommateurs de bio : les achats de produits labellisés AB progressent le plus dans les départements les plus aisés. Moralité : le bio reste onéreux et n’est pas prêt de devenir un marché de masse, estime l’auteur de cette étude.
Pourtant, le prix pourrait ne pas être le seul critère qui influence les consommateurs dans leur choix… La viande est un exemple criant : bien qu’onéreux, les produits carnés séduisent plus les ouvriers et employés que les cadres et professions libérales selon le Credoc. Les foyers aisés, plus sensibles aux nouvelles tendances de consommation, auraient-ils réduit leurs achats de viande et reporté ce budget sur les produits bio ?
Illustration bannière : Panier de produits bio – © Robert Kneschke
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