La 5G devrait arriver en France dans quelques mois. Mais alors que la Commission européenne en pose les conditions au niveau européen, l’Anses alerte pour sa part sur le manque de données sanitaires liées au déploiement de la 5G.
Déploiement de la 5G – Un guide de mesures non contraignantes
Huawei ne sera pas écartée des infrastructures de la future 5G en Europe, et ce malgré le lobbying américain sur le sujet. Néanmoins, la Commission européenne « établit des règles claires » à respecter. Le géant chinois ne sera donc pas interdit de séjour, le protectionnisme n’étant pas dans l’esprit de l’Union. Comme l’a expliqué le nouveau commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, « l’Union européenne a établi, pour la première fois, des règles extrêmement claires sur ce qu’il convenait de faire pour éliminer les risques au déploiement des infrastructures 5G ».
L’Union européenne a donc publié, afin d’éviter tout « risque pour la sécurité » une liste de recommandations à respecter pour le déploiement du réseau 5G en Europe. Toutefois, ce guide de mesures n’est en rien contraignant pour les 27 membres de l’Union. Si aucune entreprise n’est nommée, les États membres de l’Union comme l’exécutif européen recommandent donc « d’appliquer des restrictions pertinentes pour les fournisseurs considérés comme présentant un risque élevé ».
La crainte de « risques pour la sécurité »
Dans un communiqué de l’Union(1), il est ainsi préconisé, pour « atténuer les risques pour la sécurité » de procéder à des « exclusions nécessaires (concernant) les actifs critiques et sensibles (…) tels que les fonctions de gestion et d’orchestration du réseau ». Par ailleurs, chacun des opérateurs des pays de l’Union devra disposer de plusieurs fournisseurs, et ce afin d’ « éviter la dépendance vis-à-vis d’entreprises considérées comme à haut risque ».
Objectif clairement affiché, face aux dangers de dépendance comme d’espionnage : que « chaque pays, chaque opérateur, ait la capacité d’avoir plusieurs sources de fournisseurs car il faut mitiger les risques », a décrypté Thierry Breton.
Pour autant, les questions de cybersécurité et d’espionnage notamment par un géant chinois tel que Huawei, ne sont pas le seul souci que pose à l’heure actuelle le déploiement des réseaux 5G à travers l’Europe, et bientôt en France.
Des expertises de l’Anses pour début 2021
En effet, l’Anses alerte pour sa part sur le manque de données sanitaires liées à la 5G. Alors que les premières offres de téléphonie mobile 5G devraient être lancées fin 2020 en France, ce premier rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pose la question de l’évaluation des risques sanitaires associés à l’exposition de la population aux puissants champs électromagnétiques inévitablement émis par la technologie 5G.
Deux ONG, Agir pour l’Environnement et Priartem-Electrosensibles de France, ont même déjà déposé un recours devant le Conseil d’État et lancé une pétition contre le démarrage de la 5G en France.
Quant à l’Anses, dans ce rapport préliminaire, elle a tenu à alerter quant à « un manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels liés à l’exposition aux fréquences autour de 3,5 GHz ». En effet, sur cette nouvelle bande de fréquence utilisée par la 5G, « les données de la recherche sont encore peu nombreuses », « ce qui est préjudiciable pour l’étude de leurs conséquences éventuelles sur la santé des populations et compte tenu de leurs utilisations à venir ».
En effet, jusque-là, la recherche s’est surtout concentrée sur les champs électromagnétiques dans les fréquences inférieures à 3 GHz. C’est pourquoi l’Anses demande aux opérateurs télécoms de fournir toute information technique utile afin de parvenir à mesurer précisément les niveaux d’exposition des populations à cette pollution électromagnétique. A priori, les résultats des expertises menées par l’agence devraient être disponibles dans le courant du premier trimestre 2021. Mais si des effets particulièrement inquiétants étaient constatés, l’Anses pourrait alors décider de revoir les seuils d’exposition autorisés pour la 5G.
5G – Un impact écologique immense
Tout cela sans compter que le déploiement à grande échelle de cette Cinquième Génération va inévitablement accélérer le gaspillage des ressources et le changement climatique.
Pour créer toujours plus d’objets, des millions de tonnes de minerais (argent, zinc, palladium…) vont continuées d’être extraites, avec une dépense énergétique énorme et des dégâts environnementaux et humains considérables.
Le raffinement de ces minerais a lui-aussi toujours un impact impact énergétique et environnemental colossal… tout comme la production et le transport de tous ces nouveaux appareils pour remplacer ceux que nous utilisons actuellement qui seront rendus obsolètes par cette nouvelle technologie.
Autre ressource rare et précieuse menacée par le déploiement la 5G : l’attention humaine
Côté humain, au-delà des risques de santé et de contrôle des individus par leurs données numériques, qui dit plus d’objets connectés dit plus d’exposition aux écrans et autres supports, et donc, en fin de compte davantage d’aliénation. À l’heure où les problèmes de surexposition des enfants et de vivre ensemble se posent déjà…
Au final, a-t-on vraiment besoin de subir tout cela pour regarder des films en THR (Très Haute Définition) sur un écran de 5 ou 6 pouces (soit 11/13 cm sur 6/7) ?
Illustration bannière : La 5G arrive – © Fit Ztudio