Dans une tribune parue le 1er septembre dans le Journal du dimanche, 46 députés et 17 ONG demandent une loi européenne interdisant l’importation de produits issus de la déforestation en Amazonie.
Bloquer les produits contribuant à la déforestation amazonienne à l’entrée de l’Union
Alors que les feux causés par l’accélération de la déforestation ravagent l’Amazonie, une tribune cosignée par 46 députés et 17 ONG réclament une meilleure traçabilité des produits agricoles en provenance du Brésil(1). Viande, soja… Si leur production contribue à la déforestation, ces produits ne doivent pas pouvoir entrer et être vendus au sein de l’Union européenne.
« La France est l’un des principaux importateurs européens de soja, rappelle ce texte notamment signé par France Nature Environnement et la Fondation pour la Nature et l’Homme. Et peut-être demain de boeuf avec l’accord de libre-échange Mercosur, alors que ces deux commodités agricoles sont les principaux moteurs de la destruction de l’Amazonie et d’autres écosystèmes précieux comme le Cerrado. Manger moins de viande et de produits laitiers mais des produits de meilleure qualité, issus de filières relocalisées, est indispensable mais prendra du temps. Or, il y a urgence ».
Des consommateurs complices malgré eux
C’est pourquoi les signataires de ce texte demandent à l’Europe un texte pour interdire l’importation des produits contribuant à détruire la forêt Amazonienne. « L’Europe a le pouvoir de demander aux entreprises d’assainir leurs chaînes d’approvisionnement ». En effet, « les consommateurs français sont, malgré eux, complices de la déforestation », alors que « la transparence sur l’origine des produits doit être totale vis-à-vis des consommateurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ».
La solution serait déjà d’avoir une meilleur traçabilité des produits. Car « des solutions techniques existent permettant de tracer de façon précise les flux de soja et de boeuf. Ce qu’il manque, c’est la volonté politique pour mobiliser l’ensemble des acteurs », jugent députés et ONG.
En mars 2017, « notre pays a adopté une loi sur le devoir de vigilance qui oblige les très grandes entreprises à élaborer un plan comportant des mesures permettant d’identifier et de prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement causées par leurs activités, celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs ».
Mais, le bilan est sans appel : « plus de deux ans après l’adoption de cette loi, la liste des entreprises soumises à celle-ci n’est toujours pas disponible et les plans d’action connus sont au mieux insuffisants, sinon inexistants ». Le plus efficace : lancer un plan d’action permettant aux PME « de s’assurer qu’elles n’importent pas de produits issus de la destruction des forêts ou des écosystèmes brésiliens ».
Illustration bannière : Forêt amazonienne calcinée – © guentermanaus
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