Appuyé par des rapports scientifiques de plus en plus retentissants, des organismes travaillent à collecter un maximum de données standardisées pour que l’on sache, au plus proche de la réalité, ce qu’il se passe vraiment sur le terrain. Éplucher la liste rouge publiée par l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) est fort d’enseignement.
Espèces disparues – Un constat terrible
Ces 435 espèces sont éteintes dans la Nature en 10 ans. Certes, pour plusieurs d’entre elles, il existe encore quelques spécimens dans des parcs ou dans des zoos, mais elles n’ont guère plus d’avenir(1). En effet, la réintroduction d’espèces en milieu naturel est quelque chose de particulièrement complexe, voire souvent impossible surtout si l’habitat naturel des animaux a disparu.
Sur la même période 12.192 espèces ont été classées comme en danger ou en danger critique alors qu’elles ne l’étaient pas avant, et 7.000 de plus classées comme vulnérables.
Si nous sommes entrés dans la sixième ère d’extinction des espèces de notre seule faute, il faut bien comprendre que nous en sommes au début. En effet ce ne sont pas moins d’un million d’espèces à travers le globe que l’on estime menacées d’extinction…
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Sans intervention humaine…
Ce serait seulement dix espèces qui auraient dû disparaître sur la même période, si l’Homme n’était pas entré dans la danse en déséquilibrant la quasi totalité des écosystèmes terrestres et marins.
Pire peut être, est le fait que l’apparition de nouvelles espèces se fait à un rythme incroyablement lent. Cela se fait au gré du hasard et de modifications progressives autant génétiques que des écosystèmes. Le temps qu’il faudra pour voir « naître » 435 nouvelles espèces est tel que l’on ne peut absolument pas s’y projeter, surtout dans le contexte actuel.
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Alors on fait quoi ?
L’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) va tenir son congrès international de la Nature en juin 2020 à Marseille et faire le constat d’un échec colossal des dix dernières années de lutte contre l’érosion de la biodiversité à travers le monde.
Tout un chacun peut peser sur l’évènement et les politiques publiques, n’hésitez-pas à vous faire entendre et à vous y rendre !
Illustration bannière : Crapaud doré (Incilius periglenes) éteint en 2001 © Charles H. Smith