Si la rage a officiellement disparu en 2001, pourquoi donc continuer à classer cette espèce sous le statut de nuisible et en limiter aussi massivement sa population ?
Les renards sont-ils nuisibles ?
En France, ce sont des commissions départementales qui classent le renard sous le statut de nuisible ou non. Ces commissions sont majoritairement constituées de personnes issues du milieu de la gestion cynégétique (le monde de la chasse) qui ne voient pas forcément le renard roux (Vulpes vulpes) autrement que comme un concurrent. Bien sûr, ce n’est et de loin, pas le cas de tous les départements de France, et l’État lui-même incite – frileusement certes – les départements à ne plus mettre Maître Renard dans cette triste case.
Voleur de poules, vecteur de maladies… De nombreuses raisons lui ont valu sa réputation qui perdure encore aujourd’hui. Si elle est justifiée en partie, il faut bien reconnaître que l’on trouve à présent, plus dans de l’obscurantisme zoologique que dans des faits avérés à grande échelle qui pourraient justifier cette élimination massive. Certaines personnes font même état d’attaques de renards sur des veaux ce qui équivaudrait, grosso modo, à voir des rapaces attaquer des bisons pour se nourrir…
Et pourtant…
Comme toutes les espèces, le renard joue un rôle dans nos écosystèmes et comme à chaque fois que nous essayons de gérer une espèce sur la base d’une vision étriquée, nous nous donnons tous les moyens de faire de l’ingérence et à terme de déséquilibrer tout ce qui nous entoure.
Un seul renard mange des milliers de micromammifères (rongeurs) chaque année. Pour peu qu’il trouve une renarde et qu’il arrive à avoir de petits renardeaux, leur consommation de campagnols, souris et autres rats va tout bonnement exploser sur un territoire donné. Il existe de nombreuses raisons autres qui mériteraient de réhabiliter Vulpes vulpes pour l’animal magnifique et le petit carnivore rusé qu’il est, mais il y en a une de premier ordre : le renard roux est un auxiliaire de culture d’une efficacité redoutable.
Le pire dans tout cela reste certainement que l’abattage de renards est quasiment inutile. En effet, cette espèce a une capacité de résilience particulièrement prononcée qui la voit reprendre très rapidement possession d’un territoire abandonné par un congénère. Mais ce n’est pas tout : le renard est également connu pour l’aptitude de l’espèce à s’autoréguler : espace géographique et nourriture disponible font les effectifs de l’espèce, et non le nombre de coups de fusils et autres piéges…
Pour en savoir bien plus sur le renard, son statut, son rôle : Le renard roux est-il un nuisible ?
PAUVRE RENARD
La régulation du renard est automatique sur un territoire pour posséder une population stable de faisan.