Une société néo-zélandaise s’est associée à une équipe scientifique singapourienne pour mettre au point des steaks végétaux fabriqués à partir de déchets alimentaires. Une idée anti-gaspi et écolo.
Une alternative plus saine, plus savoureuse et plus durable.
« Rien ne se perd [..] tout se transforme ». Et si la célèbre citation de Lavoisier devenait une maxime anti-gaspillage alimentaire ? Certains de nos déchets qui partent à la poubelle ou au compost sont de véritables trésors. Plutôt que de les jeter, il faudrait les valoriser.
C’est sur ce principe que repose l’idée de faire des steaks végétaux à partir d’aliments qui ne sont généralement pas gardés. Elle a germé en Nouvelle-Zélande où la marque Off-Piste Provisions s’est rapprochée d’une équipe scientifique de Singapour dirigée par William Chen, directeur du programme de science et de technologie alimentaires (FST) de l’université technologique Nanyang. Selon le professeur, la technologie qu’il développe pourrait produire une alternative de viande végétalienne plus saine, plus savoureuse et plus durable.
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Des steaks végétaux fabriqués à partir de déchets
Les déchets qui sont utilisés pour fabriquer ces nouveaux steaks végétaux proviennent de l’industrie alimentaire. Il s’agit notamment de la peau de soja, de la tige de blé, de la drêche (pulpe de bière obtenue lors du brassage) et de restes de fruits. Ils permettraient d’obtenir un champignon qui présenterait des nutriments essentiels tels que les protéines, le fer et les acides aminés. Selon W. Chen, il serait « plus nutritif que les ingrédients couramment utilisés dans les produits carnés alternatifs à base de plantes, comme les pois, les pois chiches, le gluten de blé et le soja ».
Recycler les détritus issus de la production de pois chiches – © Ulada
La valorisation de ces déchets alimentaires pour en faire des steaks de soja ne présente pas qu’un intérêt nutritif. Elle présente aussi un intérêt écologique. En effet, Jade Gray, fondatrice et PDG d’Off-Piste Provisions, assure que la fabrication de ces produits « nécessite moins d’énergie et d’eau » avec une empreinte carbone plus faible.
Une solution contre le gaspillage alimentaire
Selon le professeur Chen, environ 39 millions de tonnes de drêches sont envoyées dans des décharges où elles produisent des émissions de gaz à effet de serre. On imagine le potentiel que ces déchets pourraient représenter à eux seuls. Reste à séduire les amateurs de viande animale. « Nous devons cocher toutes les cases relatives à la santé, ce que nous faisons en proposant des produits qui ont bon goût et contiennent suffisamment de nutriments essentiels tels que le fer et les protéines » estime Jade Gray.
Compte-tenu du fait que le taux mondial de gaspillage alimentaire est d’environ 1,3 milliard de tonnes par an – soit environ un tiers de toute la nourriture que nous produisons- ces steak végétaux à base de déchets alimentaires ne représentent qu’une petite goutte dans l’océan. Mais une goutte quand même.
