Pourquoi tant de gens détestent Noël et les fêtes de fin d’année

Mais que reste-t-il du célèbre « esprit de Noël » ? Vous aussi, vous ne pouvez pas supporter la période des fêtes ? Bienvenue parmi les « natalophobes » !

Rédigé par Valérie Dewerte, le 15 Dec 2024, à 16 h 00 min
Pourquoi tant de gens détestent Noël et les fêtes de fin d’année
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Bien sûr, on pourrait se contenter de regarder une énième fois Le père Noël est une ordure pour se rappeler à quel point la période des fêtes n’est vraiment pas rose pour tout le monde, et vient exacerber le sentiment de solitude. Y compris au beau milieu d’un repas de famille. Mais au-delà, nombreux sont ceux qui, à la longue, ont fini par détester Noël et les fêtes de fin d’année. Et on peut les comprendre…

Noël, fête du consumérisme ?

Que reste-t-il du message symbolique originel de Noël, fête religieuse chrétienne en l’honneur de la naissance pauvre de Jésus dans une mangeoire, au fond d’une étable, faute de place à l’auberge ? Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que la Nativité s’est métamorphosée en fête de la consommation, en injonction à manger, boire, et dépenser son argent en cadeaux plus ou moins utiles à des proches parfois pas si proches que cela…

Car le fait de consommer, d’acheter, est quand même devenu une véritable injonction sociale avec le double stress de parvenir à trouver un cadeau pour chacun et, plus encore cette année, en ces temps de retour de l’inflation, de parvenir à payer tout cela sans creuser son découvert bancaire… Publicité, boutiques, Internet, tout s’y met pour exiger des dépenses en plus que bon nombre de Français ne peuvent tout simplement pas se permettre. De quoi décupler la frustration, en cette période de fête, de ne pas pouvoir festoyer et dépenser sans compter comme les autres…

Une obligation et non un plaisir

Les psychologues ont même inventé le terme de natalophobie pour baptiser la crainte de Noël. Une période hélas idéale, en plein hiver, entre froid, manque de soleil et virus en tous genres, pour se sentir anxieux, inquiet, stressé voire carrément dépressif. Nombreux sont les Français à considérer Noël comme une obligation qu’ils redoutent, et non comme un plaisir. Une sensation qui ne cesse de croître au fil des ans, sans doute du fait du poids croissant des fêtes de famille à organiser en tentant de ménager toutes les susceptibilités.

Il faut croire que la pandémie, qui nous a empêchés de nous retrouver en famille normalement pendant des mois, n’a pas changé cela. Ainsi, encore cette année, un Français sur trois dit être stressé par les fêtes de fin d’année, selon un sondage Ifop/Qare. À commencer par les femmes, dont la charge mentale explose littéralement au sein du couple, avec tout ce à quoi il faut penser à organiser en plus du quotidien. Au stress de Noël s’ajoute, au fond, celui de rater son Noël…

La natalophobie ou le blues de Noël : une pathologie

La natalophobie est la peur intense et irrationnelle de Noël ou des fêtes de fin d’année. Les personnes atteintes de cette phobie peuvent ressentir de l’angoisse, de la panique ou un profond malaise face à tout ce qui est associé à Noël, comme les décorations, les chants, les réunions familiales ou même l’idée d’échanger des cadeaux.

D’un point de vue psychologique, il peut s’agir d’un événement négatif survenu pendant les fêtes, comme un conflit familial ou une perte peuvent déclencher cette phobie.  L’idée que Noël doit être parfait peut provoquer du stress, voire une phobie chez certaines personnes.  Le contraste entre l’image festive de Noël et un sentiment d’isolement peut aggraver aussi cette peur.

Des fêtes qui riment avec disputes

La période des retrouvailles familiales, cette injonction sociale à s’aimer comme si de rien n’était, les compromis à faire entre famille et belle-famille, tout concourt à créer une tension au sein des couples. Jusqu’au choix des cadeaux, des invités ou juste de la répartition des tâches.
Ainsi, selon une récente enquête Ifop pour le site Voyageavecnous.fr, près de deux couple sur trois 63 %) reconnaissent s’être déjà accrochés sur la question des fêtes de fin d’année. Pour un bon tiers des personnes interrogées, Noël et fêtes rime surtout avec disputes fréquentes, le nombre ou la valeur des cadeaux offerts à des proches arrivant en tête des sujets de désaccord.

Tout comme le choix du lieu où organiser le repas de Noël cette année, devant la liste des invités, le jour du repas de Noël, et même le moment où s’échanger les cadeaux. Paradoxalement, les plus jeunes sont ceux qui se disputent le plus : 60 % des moins de 35 ans ont été en désaccord sur le nombre ou la valeur des cadeaux à offrir, contre 43 % des personnes âgées de plus de 35 ans.
La meilleure des solutions ? Se taire pour éviter les tensions, pour deux Français sur trois. Pour autant, pour certains, plus question de faire d’effort : 43 % des Français ont déjà décidé de ne plus fêter Noël avec certains de leurs proches pour incompatibilité d’humeur.

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3 commentaires Donnez votre avis
  1. Plus les années passent et plus je déteste ces « fêtes » imposées !
    On est gavés depuis le mois d’octobre avec les pubs et les supermarchés en habit de fête: cadeaux, guirlandes, etc…
    Je ne fréquente ni les centres villes ni les magasins et je ne fais pas réveillon, pour fêter quoi, au fait ??? Un individu virtuel ou des enfants croulant sous des monceaux de cadeaux « offerts » par un bonhomme en habit rouge, tout aussi virtuel ?

  2. Noël n’était pas une fête chrétienne – bien qu’elle ait été appropriée par eux. C’était une fête païenne célébrant le solstice d’hiver. Les Romains ont été (je pense) les premiers à le voler avec leur fête des Saturnales.

    • exact, la religion a voulu reprendre cette fêtes « païennes » du solstice d’hiver pour y coller la soi-disant naissance d’un certain Jésus. S’il a existé, il ne serait pas né à cette époque de l’année.

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