Préservation et restauration des écosystèmes terrestres, modes de consommation et de production durables, gestion durable des ressources en eau, accès de tous à l’eau et à l’assainissement, à des services énergétiques fiables, durables et modernes… Le Forum politique de haut niveau qui vient de se clôturer aux Nations-Unis a été l’occasion d’aborder tous ces sujets.
L’Agenda 2030, kézako ?
En 2015, l’ONU a adopté de nouveaux objectifs de développement durable, que ses membres doivent atteindre d’ici 2030. Logiquement, le document au sein duquel ils sont rassemblés est baptisé Agenda 2030. Les pays signataires ambitionnent d’en finir avec la pauvreté et la famine, d’assurer l’accès de tous à la médecine, d’éradiquer les morts évitables, de faire des progrès notables dans la lutte contre le sida, l’Ebola, l’hépatite, la tuberculose, d’assurer à tous la disponibilité de l’eau potable, de construire des infrastructures résilientes, d’assurer à chacun une scolarité de qualité et des opportunités pour se former tout au long de la vie, ainsi que bâtir des sociétés inclusives.
D’autres pistes non moins importantes ont également été abordées dans l’Agenda 2030. Les gouvernements se sont engagés à ramener la mortalité maternelle à un maximum de 70 cas sur 100.000 et la mortalité infantile à 12 sur 1.000, à offrir à tous les enfants d’âge préscolaire des possibilités de garde ou de scolarité dans des écoles maternelle, à assurer aux filles et aux femmes le même accès aux technologie qu’aux garçons et aux hommes, à garantir à tous des transports sûrs et à garantir une gestion sûre des produits chimiques et des déchets.
L’accès inégal à l’eau potable et la pollution restent des problèmes majeurs en France
Lors de ce Forum politique de haut niveau 2018, à travers Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, la France a communiqué sur ses progrès concernant six objectifs :
- garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement
- assurer une gestion durable des ressources en eau,
- garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable,
- faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables,
- établir des modes de consommation et de production durables,
- préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, ainsi que sur les partenariats mis en oeuvre pour la réalisation de ces objectifs.
Et de l’aveu de Brune Poirson, la France a encore du boulot ! Par exemple, si l’Insee indique que 99 % de la population est raccordée à un approvisionnement public en eau potable, l’ONU note que seulement 93,3 % de la population métropolitaine utilisent des services d’alimentation en eau potable gérés en toute sécurité. Et le 1 % des Français privés d’eau potable, c’est tout de même 650.000 personnes.
Toujours selon Brune Poirson, les rejets industriels ne sont plus une menace pour la santé en France, même si les pollutions diffuses notamment d’origine agricole (nitrates, pesticides) demeurent une préoccupation majeure.
Énergies renouvelables, protection de la faune, sécurité : des progrès restent à faire
En évoquant les progrès de la France en matière de transition énergétique, Brune Poirson a déclaré que seuls 11,3 % du total de la consommation française d’énergie primaire étaient issus de sources d’énergie renouvelables en 2016. En énergie finale, c’est-à-dire directement utilisée par les consommateurs, l’énergie la plus utilisée était, encore et toujours, le pétrole (principalement sous forme de carburant). S’agissant de l’énergie nucléaire, la France espère ramener sa part à 50 % d’ici 2025.
Au sujet de la réduction de l’impact environnemental négatif des villes, dans le rapport de Brune Poirson on peut lire que 40 % des logements français présentent au moins un problème de qualité de l’air intérieur.
Des progrès restent aussi à faire sur la sécurisation des espaces publics : 40 % des femmes ont renoncé à fréquenter certains lieux publics à la suite de manifestations du sexisme, et 25 % des femmes âgées de 18 à 29 ans ont connu ou connaissent un sentiment de peur dans la rue.
Concernant la protection de la faune, du travail reste là aussi à faire, puisque 33 % des espèces terrestres et 32 % des espèces marines apparaissaient menacées ou quasi menacées en 2013… contre respectivement 23 % et 25 % en 2005.