Suite à une promesse électorale, la nouvelle majorité municipale d’Oslo a annoncé qu’elle interdirait toutes les voitures dans le centre-ville d’ici à 2019. Cette mesure vise à diviser de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
Une mesure symbolique très forte
Vainqueur des dernières élections municipales le 14 septembre dernier, la coalition réunissant Parti travailliste, Gauche socialiste et écologistes a présenté son programme lundi 19 octobre. La mesure phare de ce programme est l’interdiction des voitures particulières dans le centre-ville à partir de 2019. Une mesure symbolique puisque que le pays est le quatorzième producteur mondial de pétrole.
Selon le journal Verdens Gang, l’interdiction des automobiles à l’intérieur du périphérique couvrira une zone où résident plus d’un millier d’habitants, mais où travaillent plus de 90.000 personnes. Pour le moment aucune modalité n’a encore été arrêtée, ce qui préoccupe déjà les commerçants pour l’avenir de leurs commerces qui seront fortement impactés par une telle mesure. Cependant les élus ont précisé que les transports en commun, les véhicules de livraison et les voitures transportant les handicapés pourront encore circuler.
Oslo, bientôt copié par Paris ?
La Norvège est le seul pays au monde où les voitures électriques sont parvenues à percer, avec 17 % de parts de marché depuis le début de l’année. Ce succès s’explique pour une bonne part du fait des avantages financiers accordés par le gouvernement, mais également de la facilité d’utilisation des voitures électriques sur place, grâce au développement d’un réseau de bornes de recharge.
En mars 2015, le fonds de pension d’Oslo proclamait déjà son retrait du charbon, tout comme le fonds souverain du pays. Ce désengagement devrait également concerner le pétrole et le gaz naturel. Arild Hermstad, président de l’ONG The Future in Our Hands s’est félicité de ces annonces : « Nous sommes extrêmement heureux de voir que, quelques semaines avant le sommet de Paris, le nouveau conseil municipal d’Oslo prenne une décision courageuse et devienne la première capitale au monde à choisir de sortir de toutes les énergies fossiles. »
De quoi inspirer Paris ? Après l’opération « journée sans voitures » le 27 septembre dernier, qui avait obtenu de très bons résultats, les niveaux de dioxyde d’azote de la ville ont baissé de 40 % dans certains quartiers de la capitale. Anne Hidalgo, la maire de la capitale, a annoncé lors d’un entretien au Journal du dimanche, vouloir réserver aux piétons de façon permanente une partie des quais de la rive droite de la Seine à partir de l’été 2016. Elle ajoute « assumer complètement l’objectif de dissuasion » de la circulation automobile. « Ce choix peut paraître radical, mais c’est une question de santé publique » insiste-t-elle.
La maire de Paris prévoit également d’installer un tramway rive droite, qui permettra de traverser la capitale d’est en ouest d’ici 2020 : « Je souhaite un tramway nouvelle génération, sans rail ni caténaire, en site protégé. ce qui nécessitera pas de gros travaux d’infrastructures, limitera les coûts et permettra d’aller très vite : il sera en service avant 2020 », assure-t-elle.