Dieselgate : les Français floués prêts à faire payer Volkswagen
Le 27 mars 2025, un événement majeur est survenu dans l’interminable feuilleton judiciaire du Dieselgate : le tribunal judiciaire de Soissons a validé la recevabilité de l’action de groupe intentée contre Volkswagen.

Cette étape, certes procédurale, ouvre enfin un espace judiciaire pour les propriétaires français de véhicules diesel truqués. L’heure de vérité semble s’approcher. Et les plaignants n’attendaient que cela.
Dieselgate : l’action de groupe est validée, l’indemnisation est désormais possible
Après neuf années de joutes procédurales, l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de Vie) a enfin obtenu gain de cause sur le terrain judiciaire : l’action collective « dieselgate » qu’elle mène contre Volkswagen a été jugée recevable par le tribunal judiciaire de Soissons. Une décision qualifiée de « très importante » par Me Hugo Delage, avocat de l’association, qui y voit la possibilité d’ouvrir « le débat de la responsabilité des sociétés de Volkswagen ».
La portée de cette décision dépasse le seul constructeur. Sont également concernées ses marques affiliées : Audi, Skoda et Seat, également dans le viseur pour avoir commercialisé des modèles équipés du fameux logiciel manipulateur d’émissions. Ce logiciel, activé lors des tests antipollution, masquait des rejets d’oxydes d’azote jusqu’à 40 fois supérieurs aux normes autorisées. C’est une reconnaissance judiciaire qui, bien que symbolique à ce stade, autorise désormais l’ouverture d’un examen de fond sur les pratiques du constructeur allemand.
Dieselgate : comment se joindre à l’action de groupe si vous êtes concerné
Vous avez acheté une Volkswagen, une Audi, une Skoda ou une Seat diesel entre 2009 et 2015 ? Vous êtes peut-être l’un des 950.000 conducteurs français concernés par le Dieselgate, et donc potentiellement éligible à une indemnisation.
Mais attention, l’action en justice ne s’improvise pas. Contrairement à ce que certains ont pu croire, la procédure ne s’ouvre pas automatiquement à tous les détenteurs de véhicules incriminés. CLCV, en charge de l’action collective, déterminera ultérieurement les modalités concrètes d’adhésion. Et elle prévient déjà : la patience s’impose. « La recevabilité est une étape, elle ne préjuge pas de l’issue », rappelle l’association. Autrement dit : inutile de bombarder la CLCV de courriers ou d’appels pour le moment. Les instructions pratiques pour se joindre à l’action de groupe seront publiées une fois que le tribunal aura fixé les critères de participation.
En attendant, la meilleure stratégie consiste à rassembler tous les justificatifs de propriété et documents relatifs au véhicule concerné. Contrats de vente, certificats d’immatriculation, factures d’entretien… tout ce qui peut démontrer que vous étiez propriétaire du véhicule durant la période en question.
Dieselgate : Volkswagen fait mine de minimiser, mais la pression monte
Du côté du constructeur, pas de mea culpa. La firme allemande parle d’une décision « isolée et non définitive dont la motivation est en partie contestable », précisant que « les sociétés concernées se réservent le droit de faire appel » (Capital, 31 mars 2025).
Il est vrai que le géant automobile a de l’expérience dans l’art de temporiser. Depuis l’éclatement du scandale à l’automne 2015 — où Volkswagen avait reconnu avoir truqué 11 millions de véhicules dans le monde — l’entreprise a déboursé plus de 30 milliards d’euros en amendes et indemnisations, essentiellement aux États-Unis. En France ? Jusqu’ici, silence radio ou presque. Mais la dynamique pourrait bien changer. Le parquet de Paris a récemment requis le renvoi de Volkswagen devant le tribunal correctionnel pour tromperie aggravée. Le front judiciaire se resserre donc sur tous les plans.
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