Disparition alarmante des haies en France : un enjeu écologique et agronomique majeur

Les haies, éléments clés du paysage rural français, disparaissent rapidement. Depuis 1950, 70% des haies ont été détruites, et cette tendance s’accélère.

Rédigé par Anton Kunin, le 28 Apr 2023, à 10 h 35 min
Disparition alarmante des haies en France : un enjeu écologique et agronomique majeur
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Pourtant, les haies présentent de nombreux avantages pour l’agriculture et l’environnement. Un « pacte en faveur de la haie » est en préparation pour inverser la tendance.

Une disparition massive et rapide des haies en France

Depuis les années 1950, les haies ont massivement disparu des bocages français, avec une perte de 70 %, soit environ 1,4 million de kilomètres. Le mouvement s’est accéléré ces dernières années, avec une perte annuelle moyenne de 23.571 km entre 2017 et 2021, contre 10.400 km entre 2006 et 2014. Les programmes de plantation, bien que présents, sont marginaux face à ce phénomène et ne permettent de créer que 3.000 km de haies par an, apprend-on d’un rapport réalisé par le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et remis au ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, le 26 avril 2023.

D’après ce rapport, les causes principales de cette disparition sont la mécanisation de l’agriculture et le remembrement des terres agricoles après la Seconde Guerre mondiale. Les parcelles ont été regroupées et les haies arrachées pour former des champs plus grands accessibles aux tracteurs. Aujourd’hui, les arbres souffrent d’une image désuète face à une agriculture plus technologique, qui se complexifie notamment avec le pilotage automatique des engins et la surveillance des cultures par drones et satellites.

Bientôt un plan pour les haies

Les haies offrent pourtant de nombreux bénéfices agronomiques et écosystémiques. Elles constituent une solution face aux aléas climatiques de plus en plus intenses et fréquents. Elles ont un effet brise-vent, fournissent de l’ombre pour le bétail, luttent contre l’érosion, abritent les prédateurs des nuisibles et favorisent la pollinisation. Elles permettent également le stockage de carbone, la régulation de l’eau et la préservation de la biodiversité.

Malgré ces avantages, les agriculteurs perçoivent souvent les haies comme une charge nette directe liée à la plantation et à l’entretien, sans en voir les bénéfices. Face à cette situation préoccupante, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, annonce qu’une concertation sera lancée prochainement avec la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard, pour construire un « pacte en faveur de la haie ».

 

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Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, les énergies, les transports, ainsi que sur les animaux et la...

2 commentaires Donnez votre avis
  1. Ça fait pourtant des décennies qu’on le sait et que c’est interdit d’en détruire !
    Encore et toujours à cause de l’agriculture intensive encouragée par la FNSEA au service de l’industrie chimique, du poison et des pesticides !
    Avec la bénédiction du gouvernement et de son ministre qui est loin, très loin, de vouloir protéger l’environnement
    Lui aussi est un vendu !
    je pèse mes mots

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