Les signataires du manifeste proposent ce qu’ils appellent des mesures « sans regrets », c’est-à-dire qu’elles n’entraîneront en aucun cas des conséquences négatives.
Sans insectes, pas d’agriculture
Les insectes disparaissent à la vitesse Grand V. Selon une étude de Francisco Sánchez-Bayo et Kris A.G.Wyckhuys publiée dans la revue Biological Conservation en avril 2019(1), 40 % des espèces d’insectes pourraient disparaître au cours des prochaines décennies. En cause, la perte de leurs habitats naturels en raison de leur conversion en terres agricoles, de l’urbanisation, de la pollution aux engrais et pesticides, de l’introduction d’espèces étrangères et du réchauffement climatique.
Et pourtant, les insectes jouent un rôle essentiel dans l’agriculture en assurant la pollinisation et en mangeant un certain nombre d’animaux nuisibles. Il en va de notre capacité à produire la nourriture dont nous avons besoin pour nourrir la population de la planète en constante augmentation.
Lire aussi : Les insectes sont bel et bien en train de disparaître
Une « feuille de route mondiale » pour la sauvegarde d’insectes
Dans un manifeste publié dans la revue Nature Ecology & Evolution(2), 70 scientifiques proposent donc « une feuille de route mondiale pour la sauvegarde et le rétablissement des populations d’insectes ».
Il s’agit d’arrêter l’utilisation de pesticides et d’engrais, de réduire les importations de produits nocifs pour l’environnement, d’éviter l’introduction d’espèces étrangères à l’écosystème, de créer et maintenir des paysages hétérogènes dans l’agriculture et de réduire la pollution des cours d’eau, ainsi que les pollutions sonore et lumineuse.
Par ailleurs, les scientifiques recommandent de créer au sein des exploitations agricoles des micro-habitats qui serviraient de refuges aux insectes lors d’événements météorologiques extrêmes tels que les canicules et les sécheresses.
Selon les signataires du manifeste, même si les connaissances scientifiques sur tous ces sujets ne sont pas encore complètes, les mesures qu’ils proposent ne risquent en aucun cas d’avoir des effets négatifs. Ils incitent donc les décideurs politiques à ne pas se cacher derrière l’argument des connaissances scientifiques incomplètes et mettre en oeuvre ces mesures sans attendre.
Illustration bannière : Insecte – © Digital Images Studio
A lire absolument
Merci beaucoup pour cet article que j’ai aussitôt partagé. Il serait bien aussi d’encourager les consommateurs à acheter des produits Bios. L’argument de dire que c’est plus cher ne tient pas. Et si on pense à tous les cancers occasionnés par le Roundup et tous les pesticides? La politique doit changer et promouvoir l’agriculture Bio en la rendant plus accessible. Dans l’agriculture industrielle, les intrants chimiques sont financés par nos impôts. Les consommateurs n’en n’ont pas conscience.Il serait utile de faire des enquêtes et les informer sur ce point. Bien cordialement. Elisabeth