3 règles de base pour distinguer l’info de l’intox
Trois règles simples peuvent vous aider à vous faire votre propre religion sur l’une ou l’autre technologie qui vous inquiète.
1. Méfiez-vous de vos sources, privilégiez la science
Votre source d’information préférée, c’est plutôt la revue Nature ou le blog de la belle-soeur de votre voisin ? Aussi imparfaite soit la science et les chercheurs, le processus de publication dans les revues scientifiques, avec ses obligations de relecture et de vérification des protocoles d’étude ne garantit pas la vérité, mais la robustesse des résultats. Faites donc la distinction entre scientifiques solides et commentateurs marginaux.
Mais, direz-vous, qui est plus crédible et autorisé sur la question, par exemple, des impacts sanitaires des pesticides : BASF, qui connaît forcément bien son métier, ou Greenpeace qui a su démonter leurs arguments à maintes reprises ? Toujours l’un et jamais l’autre ? Les universitaires ne sont-ils pas parfois à la solde de l’une ou l’autre industrie et ne participent-ils pas de l’intox ?
Certes, il n’y a pas de source unique autorisée, mais des sources telles que 60 millions de consommateurs ou Que choisir, par exemple, appliquent des protocoles rigoureux et fondent leur réputation sur le soin apporté à leurs études.
2. Méfiez-vous de l’apparence d’équilibre des points de vue dans les médias
Une technique fréquente pour créer « un débat » et intéresser l’audience consiste à donner une place égale à deux points de vue sur une question donnée. Vous aurez donc la « pro » et « l’anti » sur le même plateau TV. Le « pour » et la « contre » dans la page « tribune » du journal.
Mais cette apparence d’équilibre entre les points de vue ne reflète bien souvent pas la réalité du consensus scientifique derrière les apparentes divergences. Prenez par exemple la question de la contribution des activités humaines au réchauffement climatique : 10.000 publications dans des revues scientifiques contre 30.
Tentez donc d’apprécier l’ampleur des arguments « pour » ou « contre » dans la littérature scientifique.
3. Méfiez-vous de vous-même
Nous sommes tous prédisposés à aimer les histoires fantastiques, à croire aux conspirations, à aimer nous faire peur pour nous préparer à la réalité. Ce trait psychologique, sous l’apparence de nous faire douter, nous empêche d’entendre les sources autorisées. Et fait le lit des mythes urbains. Un bon réflexe à avoir est de se méfier et de systématiquement vérifier le site Hoaxbuster.
Prenez les cas de l’amiante, du tabac, ou de l’impact de la combustion des carburants fossiles sur le climat : certains industriels et leurs armées de communicants réussissent à retarder des décisions politiques appropriées, mais ils ne peuvent durablement empêcher l’émergence du consensus scientifique.
Il faut donc reconnaitre qu’il est très complexe de distinguer en tant que non spécialiste les mythes des faits. Toutefois, un citoyen averti en vaut deux, vous avez grâce à ces règles quelques principes à garder à l’esprit quand on vous présente une soi-disant évidence ou peur sanitaire !