« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien« , clamait avec force la plus célèbre des chanteuses françaises. Belle chanson, mais mauvaise habitude… surtout si on la prend dès l’enfance : c’est en tout cas ce que semble démontrer une récente étude, sur les regrets menée auprès de 326 écoliers d’Irlande du Nord par le Dr Aidan Feeney, psychologue et chercheur à la Queen’s University de Belfast.
Les regrets, un moteur ?
Selon ses conclusions, expérimenter le sentiment de regret jouerait en effet un « rôle crucial » dans le développement des enfants, notamment dans leur processus de prise de décision. « Avant l’âge de six ans, ils seraient pourtant peu nombreux à se montrer capables de regretter… mais ceux qui y parviennent seraient aussi ceux qui démontrent les meilleures capacités à améliorer leur prise de décision« .
L’une des expériences faite avec les écoliers consistait à leur faire choisir entre deux boîtes fermées chacune contenant des autocollants, mais l’une plus que l’autre. Après ouverture, ils ont été incités à évaluer leurs sentiments : ceux qui exprimaient clairement leur regret d’avoir choisi la « mauvaise » boîte se montraient plus capables, le lendemain, de faire le « bon » choix entre les deux mêmes boîtes, en se souvenant laquelle contenait le plus d’autocollants.
Mettre en lumière les alternatives…
N’en tirez pas la conclusion, pour le moins hâtive, qu’il faut saisir toute occasion de faire verser d’amères larmes de regret à vos bambins, pour les aider à réussir dans la vie ! Le Dr Aidan Feeney ne voudrait pas inciter au sadisme… et prend soin de le préciser : « Ces résultats ne signifient pas que les enseignants ou les parents doivent délibérément exposer les enfants au regret. Mais leur montrer que les choses auraient pu tourner différemment, s’ils avaient fait un autre choix, peut être bénéfique pour eux« .
Des regrets pour garde-fous ?
Les adultes eux-mêmes apprennent souvent de leurs mauvaises expériences : « Ils ont appris à modifier leur comportement lorsqu’ils s’aperçoivent qu’une décision différente aurait mené à un meilleur résultat… Par exemple, ne pas appuyer sur le bouton ‘Snooze’ de leur réveil lorsque ça les a amenés à être en retard au travail !«
Mais concernant les enfants et adolescents, le Dr Feeney estime qu’il reste difficile de savoir à partir de quel âge ils commencent à être capable d’éprouver des regrets, et de quelle manière ils développent de cette émotion. Il compte approfondir ses recherches à ce sujet, car les mauvais choix peuvent avoir de sérieuses conséquences à partir de l’adolescence, « par exemple en ce qui concerne le comportement sexuel et l’alcool« .
Qu’est ce qu’on peut lire comme conneries…